Le « Personal Branding », ou comment transformer sa personne en marque. C’est dans Business Club! (podcast)
Business Club de France | BFM Business Radio
Diffusé samedi 21/03/2015 à 7h et dimanche 22/03/2015 à 15h
Talk 1 & 2 : Promouvoir sa réputation sur le net et ailleurs: les conseils de nos experts
Talk 3 : TMW s’internationalise et lance une offre locative
Talk 4: Le rendez-vous du Médiateur Inter-Entreprises – En savoir plus
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Talk 1 & 2 : LE PERSONAL BRANDING, avec Evelyne Platnic-Cohen ( présidente de Booster Academy) et Marko Vujasinovic (président de Météojob)
Pour écouter ou réécouter cet entretien :
Partie 1
Partie 2
Se vendre soi-même comme une marque ? Cela existe et se nomme le « personal branding ». Il peut paraître surprenant de se comparer à un produit, pourtant les problématiques d’identité de notoriété et de réputation se retrouvent aussi bien pour un produit que pour une personne, de plus cette pratique ne date pas d’hier. En effet nous voulons tous inspirer confiance et renvoyer une bonne image à nos interlocuteurs, pour cela, l’envoi de cartes de vœux ou l’obtention d’une lettre de recommandation étaient jusqu’à présent, les techniques utilisées par la plupart d’entre nous.
Avec l’avènement d’internet, le personal branding s’est digitalisé, désormais si vous souhaitez candidater à un poste, il y a de forte chance que le recruteur tape votre nom sur Google, plus de 50% des recherches effectuées via les moteurs de recherche concernent des personnes.
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Pour Évelyne Platnic-Cohen et Marko Vujasinovic, le personal branding, contrairement à une idée trop couramment répandue, est loin d’être réservé à ceux qui aspirent à sortir de la masse. Qu’on le regrette ou non, Internet a pris une telle importance et place dans notre société qu’il devient chaque jour plus risqué de rester en dehors de cette démarche. Et ce particulièrement pour une personne au chômage ou en recherche d’une nouvelle expérience, car ne pas être « googlisable » relève presque aujourd’hui de l’inconscience voir de la faute professionnelle.
Du plus discret au plus exposé, chaque individu doit donc désormais accorder le plus grand soin à son empreinte numérique. Le personal branding implique des efforts conséquents, mais peut déboucher sur un ROI dont on ne soupçonne même pas l’ampleur… Pour cela il faut mettre en œuvre une stratégie à 4 tiroirs :
- Étape 1 : être visible sur Internet
- Étape 2 : Apporter son input à sa communauté
- Étape 3 : Mettre en œuvre une stratégie médiatique
- Étape 4 : Profiter d’une notoriété spontanée
Étape 1 : être visible sur Internet
Pour Évelyne et Marko, si l’on ne se retrouve pas en première position lorsqu’on tape son patronyme sur un moteur de recherche, c’est que l’on n’a pas fait ce qu’il fallait. Ils en conviennent, il est plus simple en s’appelant Marko Vujasinovic que Pierre Martin de figurer en première position. Mais considérer que l’on est condamné à l’anonymat le plus total sous prétexte que son nom est répandu est absurde. Si tel est votre cas, raison de plus pour redoubler d’efforts afin d’être identifiable a minima. Pour ce faire, il faut s’inscrire sur tous les réseaux sociaux (LinkedIn, Viadeo, Facebook, Twiter, Google+…)
Étape 2 : Apporter son input à sa communauté
Pour commencer à construire quelque chose sur le Web, il faut bien sûr faire preuve de proactivité en apportant un point de vue, une analyse, une expertise à votre communauté. Peu importe le sujet. Tant qu’il est dans les cordes et qu’il intéresse, c’est la qualité et la régularité des inputs qui permettent d’exister. Pour inonder le Web de son empreinte, rien ne vaut l’animation d’un blog personnel, évidemment. Si ce n’est que, dans la durée, il s’agit d’un exercice aussi contraignant que chronophage. Ensuite il faut en faire la promotion.
A la manière d’un story telling « l’art de se raconter »: plus vous vous exprimerez sur vos valeurs, vos passions et vos compétences, plus vous rendrez votre personne attachante et intéressante aux yeux d’un employeur. Le plus important est que vous restiez cohérent dans la délivrance d’informations sur ces médias. Cependant gardez à l’esprit qu’il ne fait pas bon tout dire. En effet des avis trop tranchés sur des sujets sensibles vous colleront une étiquette dont vous aurez du mal à vous détacher. De même, surveillez ce qu’il se dit sur vous, la bonne posture à adopter est celle d’un référent, d’un expert dans votre secteur.
Étape 3 : Mettre en œuvre une stratégie médiatique
Galvanisés par leur début de réputation acquise sur le Web grâce à quelques articles, bien des gens passent à la vitesse supérieure en s’attaquant aux médias. Seule véritable condition pour y faire son trou lorsqu’on a quelque chose à vendre : ne jamais chercher à… le vendre. C’est de l’expertise que l’on a besoin, pas des conditions générales de vente. Avec l’offre pléthorique de magazines spécialisés, il n’est plus nécessaire d’être interviewé dans les pages saumon du Figaro pour trouver sa place dans le grand concert médiatique. D’ailleurs, mieux vaut souvent intervenir sur un support confidentiel, mais ultra ciblé vers une communauté, que le contraire.
Étape 4 : Profiter d’une notoriété spontanée
Ce niveau ultime du personal branding a ceci de particulier qu’il est davantage lié aux actions de votre communauté qu’aux vôtres. Bien entendu, cette notoriété spontanée n’est « offerte » qu’à quelques privilégiés. Elle s’acquiert au fil des ans et exige en amont une proactivité continue sur les réseaux sociaux. Il n’en demeure pas moins qu’il est saisissant de constater à quel point il est possible d’être à la fois un illustre inconnu du grand public et une incontournable personnalité dans son milieu professionnel. Seule l’extraordinaire caisse de résonance qu’est le web permet ce grand écart.
Les risques
Des patrons s’élèvent contre cet anglicisme qui priverait de toute spontanéité et créativité. Ainsi les pages sur les réseaux sociaux montrent des entreprises s’autoproclamant leader sur leur marché, les profils personnels eux, des super-humains aux compétences surestimées. Cette pratique impliquerait donc un enjolivement des expériences, voire un doute quant à la véracité des informations. L’autre risque étant de se retrouver enfermé dans sa propre marque sans possibilité d’évolution. Loin de ces discordes la jeune génération semble avoir parfaitement compris le système qu’elle utilise, à l’inverse de leurs ainés, de manière naturelle. Si vous souhaitez en faire de même, un investissement certain vous sera demandé, afin d’acquérir une certaine notoriété autour de leur nom.
– Votre présence en ligne ou « CV social » doit donner aux employeurs une présentation de vos compétences et de vos expériences. Elle doit vous servir également à entrer en contact avec d’autres personnes travaillant dans votre domaine d’activité. Elle vous permet de mettre en avant un aperçu de votre travail, comme un portfolio téléchargeable.
Vous pouvez construire votre « CV social » grâce aux outils LinkedIn, Typepad, Tumblr, WordPress, ResumeSocial, VisualCV ou encore Razume et Ziggs. Plus utile pour la communauté francophone, ajoutons Viadeo et aliaz.
Vous pouvez aussi utiliser Twitter et Facebook pour améliorer votre « CV social ». Le premier afin de suivre des entreprises qui vous intéressent, le second pour trouver de nombreuses offres d’emploi publiées par les entreprises. A noter que Twitter est aussi un très bon outil de veille dans ce cas-là.
Vous devez respecter certaines règles pour ne pas heurter la sensibilité des employeurs. Evitez les fautes d’orthographe sur vos différentes publications, la référence à vos beuveries ainsi qu’à vos opinions religieuses. A l’inverse, signalez tout ce qui vous valorise : volontaire dans une organisation par exemple. (article complet Abaka.fr)
Pour aller plus loin :
→Retrouvez ce dossier : Que montrer aux recruteurs qui nous googlisent ? paru dans le JDN
→Michel Picot est également revenu au cours cet entretien sur l’émission du 19 juillet dernier, avec Ludovic François, professeur à HEC et auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la question de l’influence dans la vie économique (talk 1), et avec Pierre Grand-Dufay, président du fonds d’investissement Tertium (talk 2). Tous deux, professeur et investisseur, insistent sur l’importance de l’e-réputation pour votre carrière et votre business.
Ecoutez, réécoutez et téléchargez l’émission: