Mako moulages renaît de ses cendres ! C’est dans Business Club (podcast)
Dans le Business Club de France | BFM Business Radio
→ Diffusion : samedi 23/5/2015 à 7h et dimanche 24/5/2015 à 15h
AU SOMMAIRE
Talk 3 : MAKO MOULAGES se remet au goût du jour!
Talk 4 : MÉDIATION: Que faire en cas de mauvaise exécution d’une prestation commandée?
__________________________________________
TALK 3 – MAKO MOULAGES, avec Agnès Beuchet, présidente
Pour écouter, réécouter ou télécharger l’émission :
Vous souvenez-vous des moulages Mako, qui ont peuplé les enfances des années 70 et 80? Créée dans les années 1963 par Roland Schwartz, la marque avait disparu dans les années 1990 (rachetée par Nathan puis Ravensburger), elle revient aujourd’hui sur le devant de la scène, à l’initiative d’une entrepreneure nantaise, mère de famille: Agnès Beuchet. « J’avais envie d’entreprendre depuis un moment. Je ne m’amusais plus dans mon travail. Il me manquait l’idée. » dit-elle. Après 1 an, les signaux sont au vert avec plus de 30 000 boîtes vendues à ce jour. Tant qu’à faire, le concept a été modernisé, avec un plâtre de meilleure qualité, des sachets refermables, et des personnages correspondant aux goûts des enfants d’aujourd’hui.
DANS LES ANNÉES 80…
DANS LE PARISIEN
Grâce à elle, Mako Moulages revient
Vingt ans après la disparition des boîtes Mako Moulages des rayons de jeux, une maman parisienne relance la marque fétiche des enfants créatifs des années 1970. Et elle s’annonce déjà comme un must de Noël.
Souvenez-vous. L’odeur doucereuse du latex, la poudre de plâtre éparpillée sur la toile cirée… Ces Superman maladroitement bariolés, ces Blanche-Neige aux têtes fragiles qu’on extirpait du moule après avoir trépigné une demi-heure dans la cuisine… C’était l’occupation créative des samedis pluvieux et des mercredis entre enfants moulés dans des sous-pulls en polyester. Ils sont aujourd’hui parents et seront les premiers à accueillir la nouvelle avec des « aaah » : Mako Moulages revient !
Et si ce jeu mythique — créé en 1970 et disparu progressivement dans les années 1980 — promet d’être l’un des buzz de Noël, c’est précisément grâce à une de ces gamines, devenue mère. Agnès Beuchet a 38 ans et un souvenir très précis de sa période Mako Moulages : la boîte rouge, chez son père, dans le sous-sol aménagé en salle de jeu. Elle moulait et peignait de magnifiques Mickey. « C’était en 1979 ou 1980. » La jeune femme n’en dira pas plus : en achetant il y a un an la marque Mako, engloutie par Nathan puis Ravensburger et qui était « tombée en déchéance », elle s’est engagée à ne faire aucune promotion du passé. Pas facile quand on relance un jeu qui fait briller les yeux des plus de 30 ans. Mais cette maman de trois petits garçons n’en est pas à un défi près, puisque ce pari l’occupe sans discontinuer depuis deux ans…
Le déclic ? « Je travaillais dans une agence de marketing qui m’avait demandé de faire une recherche sur les marques intemporelles. explique-t-elle. Je suis tombée par hasard sur des forums Internet où des dizaines de nostalgiques se demandaient ce qu’était devenu Mako Moulages. Il y avait tellement d’émotion dans ces messages : Ça me rappelle chez ma grand-mère, J’en avais plein sur ma cheminée !… C’était très touchant, ça a fait écho en moi ! » Elle porte à ses lèvres une tasse psychédélique tout droit sortie des années 1970. « Je crois beaucoup à tout ce qu’on a fait dans le passé, dans le design, l’automobile. Je me suis dit que ce serait une super idée de relancer ce jeu-là ! »
Evidemment, on ne recrée pas toute une chaîne industrielle en un jour. Agnès a dû se frotter aux archives des chambres de commerce, aux « business plans », au regard encourageant mais surpris de son mari. Quitter, surtout, la sécurité de son job pour devenir « madame la PDG » et partir en quête des fournisseurs pour reconstituer le contenu de la fameuse boîte Mako Moulages. A commencer par le latex, sans lequel les moules ne seraient pas ! « Ça, c’est la plus belle partie de l’histoire, sourit-elle. J’ai recherché la société qui avait racheté Torti, le fabriquant de l’époque. Et je suis tombée sur une petite boîte dans l’Allier qui fabriquait des coussins anti-esquarre ! Elle était au bord du dépôt de bilan. Ma banque n’était pas chaude, mais j’ai eu envie de leur faire confiance… Et ils sont sortis de redressement judiciaire grâce aux moules ! »
Le plâtre, elle est allée le chercher à Carpentras, le sachet — refermable cette fois — dans le Nord, la peinture — lavable et plus écolo qu’en 1970 — dans l’Indre-et-Loire. Il n’y a guère que la boîte qui soit fabriquée en Italie. Madame la PDG est donc assez fière et tremblante au moment où les premières 40 000 boîtes Mako Moulages s’acheminent en direction des magasins de jouets. Elles sont désormais bleues et habilement relookées pour satisfaire aux obligations du contrat. Mais on y retrouve le petit lémurien, mascotte de la marque. Et si Disney est abandonné au profit de thématiques plus neutres (la ferme, l’écurie, la savane, la crèche…), il y a quand même une licence dans cette nouvelle collection : les Schtroumpfs, qui furent les stars d’Antenne 2 dans les années 1980… Et que les petits retrouvent aujourd’hui tous les matins sur Gulli. « Il faut que ça touche les deux générations, que ça les réunisse pour tatouiller ensemble, sourit Agnès. Mais la nostalgie n’aura qu’un temps et j’espère que les enfants, eux, vont trouver ça hyper actuel ! » (Article complet: Le Parisien)
LES CHIFFRES CLÉS
Date de création: 2013
CA: le premier exercice est bouclé et le CA est de 320 000 euros. Environ 35000 boîtes vendues.
Les signaux pour 2015 sont au vert avec évaluation de sale-out (sortie de caisse) à date dans les 30 000 unités *en tête les figurines des licences super heros*
Effectif: des salariés chez « une dizaine de fournisseurs » (nombre d’emplois indirects difficile à déterminer)
Une étude de marché administrée sur un échantillon de 350 personnes en France, en octobre 2013 (75% de femmes, 80% de 31-45 ans), confirme une formidable cote d’amour de 78%.
Prix: de 19,90 € à 29,90 € dans les magasins de jouets.
LES PARTENAIRES
Les moules en latex rouge – Haute-Loire –
Passionné de latex et de moulages plâtre, Christophe Testud, le PDG réalise lui-même l’ensemble des outils de production. Son associé, Michel Chanson, rachète en 83 les entreprises Torti, qui fabriquaient les fameux moules rouges mako à l’époque.
Lorsqu’Agnès Beuchet va les voir pour relancer la fabrication, l’entreprise -Ligertex- traverse une crise et va cesser de produire. La rencontre et le projet de renaissance de la marque mako moulages lui donne un second souffle ! C’est reparti pour la production des figurines en latex, alias « le mako » pour ces partenaires de la première heure.
Le plâtre – Vaucluse –
Il est fourni par une entreprise artisanale, connue pour le plâtre de grande qualité, blanc et très performant qu’elle propose. Par rapport au plâtre d’origine, le plâtre mako 2014 ne fait pas de bulles lorsqu’on le mélange et est particulièrement résistant : une fois démoulées, les figurines résistent même aux chutes.
Les sachets – Yonne –
C’est un partenaire spécialisé dans l’emballage alimentaire et beauté qui assure l’ensachage du plâtre. Avec une nouveauté DE TAILLE : des sachets zippés, que l’on peut refermer à loisir. Et qui tiennent debout, façon Doy pack.
La peinture et les pinceaux – Indre-et-Loire –
Le pinceau et les 6 petits pots de peinture que l’on trouve dans les boites proviennent d’une petite entreprise de 33 personnes, spécialiste français du loisir créatif et des activités manuelles.
Les éléments en papier et en carton – Nord –
Autre innovation pour ce re-lancement, les boites mako moulages intègrent dorénavant un décor de jeu pour mettre en scène les figurines. C’est un imprimeur du Nord, avec qui Agnès Beuchet travaille fidèlement depuis 15 ans, qui est en charge de ces décors ainsi que des notices de jeu. Seules les boites proviennent d’Italie.
Logistique – Dordogne –
C’est dans une usine à taille humaine que se pilotent l’assemblage, le stockage et la plateforme d’expédition des boites mako moulages. Sans oublier la cale thermoformée, qui permet de placer les différents éléments de chaque boite, fabriquée sur place. Entre les deux entrepreneurs, ce fût un coup de cœur professionnel.