ETI

JULIE DESK : une levée de fonds de 2,5 M€ pour séduire les grands patrons. C’était au Business Club (podcast)

Publié le Mis à jour le

juliedeskAu Business Club de FranceLogo-BFMBusiness-sans-contour

Uniquement sur BFM Radio

 

→ Diffusion : samedi 10/6/2017 à 7h | dimanche 11/6/2017 à 14h


TALK 1: MILIBOO, entreprise de mobilier « très technologique »

TALK 2: AB TASTY veut devenir la « colonne vertébrale » de l’optimisation en ligne

TALK 3 : JULIE DESK : 300 patrons d’ETI l’ont déjà adoptée!

TALK 4: Le rendez-vous du Médiateur des Entreprises, avec Pierre Pelouzet

TALK 3 : JULIE DESK, avec Julien Hobeika, président cofondateur

(Ré)écouter et télécharger cette interview: [audio http://podcast.bfmbusiness.com/channel151/20170610_club_2.mp3]

juliedeskUn dirigeant d’entreprise passe en moyenne 1/2 journée par semaine à organiser son agenda. Le meilleur moyen de résoudre le problème est de recruter un assistant. Mais tout le monde ne peut pas se permettre cette dépense. Julie Desk est une assistante personnelle abordable et haut de gamme qui s’occupe de vos rendez-vous et de l’organisation de votre agenda.

 


ReunionsÀ propos des réunions, les salariés passent en moyenne 3 semaines par an en réunion…

Voir article ICI

 

 


Julie Desk, l’assistante virtuelle à Intelligence Artificielle.

Julie est un nouveau genre d’employé à Intelligence Artificielle qui gère automatiquement l’agenda professionnel de son utilisateur : Julie planifie, organise, annule, crée des événements professionnels, envoie des invitations… Grâce à un algorithme d’apprentissage, Julie s’adapte aux préférences et habitudes de l’utilisateur.

Pour déléguer une tâche à Julie, il suffit de la mettre en copie des emails. Julie échange ensuite avec le ou les interlocuteur(s) en question et planifie les rendez-vous en se basant sur le calendrier et les préférences de l’utilisateur. Ce dernier est toujours en copie, pour rester informé des possibles changements. Julie remplit automatiquement son agenda.

« Le service est aujourd’hui automatisé à 95%, même si nous conservons un pool de superviseurs humains pour les cas les plus complexes », confie Julien Hobeika. Cette supervision humaine est pour lui une force et un gain de confiance auprès des clients, pour lesquels la valeur ajoutée se situe en grande partie dans l’assurance qu’ils vont gagner du temps et pas en perdre (avec des échanges à rallonge ou des rendez-vous mal pris).

Disponible en français et en anglais

PRIX: abonnement à la licence coûtant entre 100 et 200 euros par personne et par mois.

14486860-je-suis-julie-desk-votre-assistante-personnelle-et-virtuelle.jpg

CLIENTS

300 patrons d’ETI et de grands groupes dans l’assurance, la banque, le retail, les spiritueux, notamment Mazars…« Nous menons actuellement une expérimentation avec une équipe parisienne de la Société Générale », révèle Julien Hobeika.

LES CHIFFRES CLÉS DE JULIE DESK

  • Activité: conception d’une assistante personnelle virtuelle
  • Date de création: 7 mai 2013
  • Siège social: Paris (75)

L’HISTOIRE DE JULIE DESK

Créé par 3 diplômés de Polytechnique

Ils avaient développé au départ une application permettant d’organiser des sorties entre amis, en 2013, avant de pivoter l’année suivante vers l’idée d’une assistante personnelle dédiée au monde professionnel. « Nous étions convaincus qu’il fallait enlever le plus de frictions possibles pour l’utilisateur, pour reproduire l’expérience d’une véritable assistante », explique Julien Hobeika, CEO de l’entreprise.

La première année, les fondateurs testent le concept et fournissent eux-mêmes le service en répondant aux emails. « Nous avons rapidement intéressé des clients à l’international, détaille le dirigeant. Comme nous étions trois, nous pouvions faire les trois-huit pour garantir la continuité du service. » Une fois l’intérêt du marché confirmé, ils se lancent dans l’automatisation du service et finalisent une première levée de fonds de 200 000 euros à l’été 2015. Elle est complétée en mars 2016 par 600 000 euros supplémentaires.

Julie-Desk-3.jpg

L’ACTUALITÉ DE JULIE DESK

Julie Desk, l’assistante à Intelligence Artificielle, lève 2,5 millions d’euros auprès de SIDE Capital, Entrepreneur Ventures et SaaS Lab

Grâce à cette levée de fonds, Julie Desk va poursuivre ses investissements dans l’Intelligence Artificielle, avec pour but de doubler la performance et la qualité de ses algorithmes dans les 12 prochains mois. L’objectif principal consiste à intensifier son appropriation au sein d’entreprises de taille intermédiaire et de grands comptes.

La start-up travaille déjà avec des grands groupes de l’assurance, de la banque, du retail, des spiritueux.

Avec les fonds levés, la start-up, qui n’a pas de concurrent direct en France, va accélérer son déploiement, d’abord au Royaume-Uni puis, d’ici à deux ans, aux Etats-Unis face à des concurrents comme X.ai et Clara Labs.

Sur le plan technologique, « on va se concentrer en priorité sur l’intégration de notre assistante virtuelle, qui est pour l’instant uniquement utilisable sur Exchange/Outlook, avec Skype for Business et de nouveaux systèmes de salle de réunion », précise le président de Julie Desk. « On va aussi se focaliser sur les exigences de sécurité des grands comptes. L’obtention de la certification ISO 27001 nous permettra de montrer patte blanche à nos interlocuteurs des directions IT », estime-t-il… (Les Echos)

PAS PEUR DE GOOGLE

Questionné sur l’hypothétique concurrence de géants comme Google ou Microsoft, qui cherchent à imposer leurs propres assistants personnels complètement autonomes, Julien Hobeika se montre confiant. « Notre force est d’être spécialisé sur un segment de marché bien défini. Google ou Facebook visent beaucoup plus loin avec leurs ‘moonshots’, mais cela veut aussi dire qu’il leur faudra 10 ans avant d’avoir un produit. » Il veut aussi croire que cette expertise les rendra intéressants auprès des géants en question.

La problématique du besoin grandissant en ressources humaines qu’entraînera le succès du service ne l’effraie pas non plus. « Même aujourd’hui, pour des besoins ponctuels, nous pouvons faire appel à des entreprises spécialisées dans ce type de missions, sans avoir à recruter nous-mêmes. De plus, même les grands éditeurs comme Google utilisent une supervision humaine pour leurs services, il n’y a pas de recette miracle ». (L’Usine Digitale)

Publicité

La situation économique et financière des ETI a redémarré en France en 2015 – Rapport PME 2016

Publié le

 

La situation économique et financière des PME et des ETI a redémarré en en France en 2015, comme le montre la 12édition annuelle du Rapport sur l’évolution des PME réalisée par l’Observatoire des PME et Bpifrance Le Lab.

Dans un contexte macroéconomique de nouveau favorable mais encore incertain au niveau international, l’activité 2015 des PME et des ETI françaises donnent des signes d’amélioration. Toutefois, les chefs d’entreprise font toujours preuve de précaution, notamment en matière d’investissement et de création d’entreprise. A contrario, les décisions d’exporter et d’innover sont pérennisées, voire en expansion, les premières étant toujours portées par le dynamisme des TPE et des PME, les secondes l’étant davantage, cette année-ci, par celui des ETI.

Les perspectives pour l’année 2016 laissent envisager une nouvelle amélioration pour toutes les catégories d’entreprise.

9 chiffres et 9 tendances sont à retenir :

Chiffres clés

  • Les PME représentent près de la moitié des emplois et de la valeur ajoutée des entreprises en France*. Lien
  • 525 000 entreprises ont été créées en France, une dynamique en baisse par rapport à l’année précédente. Lien
  • Chaque année, 7 PME-ETI sur 100 sont cédées ou transmises. Lien
  • La hausse de l’activité des PME se confirme avec une progression de 1,7 % de leur chiffre d’affaires. Lien
  • Le nombre de PME exportatrices dépasse désormais les 105 000 opérateurs. Lien
  • Plus des trois quarts des sociétés cotées sur les marchés financiers sont des PME-ETI. Lien
  • Les PME représentent près d’un quart de la dépense intérieure de R&D des entreprises**. Lien
  • Plus de 8 500 entreprises, dont une majorité de PME, sont membres des pôles de compétitivité. Lien
  • Depuis 2000, 3 700 entreprises ont été créées via le Concours i-Lab et les incubateurs publics. Lien

* Données 2013  /  ** Données 2014.

 Tendances

  • La commande publique des grandes entreprises se reporte vers les PME**. Lien
  • L’investissement des PME recule de nouveau et plus fortement qu’en 2014. Lien
  • Les comportements de paiement s’améliore légèrement en Europe, mais les entreprises françaises sont toujours championnes des petits retards de paiement. Lien
  • L’accès des PME aux financements externes reste limité dans les pays de l’OCDE, tandis que la situation en France est toujours aussi favorable.Lien
  • Les cessations de paiement sont stables chez les TPE, mais de nouveau en hausse chez les PME-ETI. Lien
  • L’activité du capital-investissement progresse de nouveau, toujours plus au profit des PME. Lien
  • Les bénéficiaires du CIR sont principalement des entreprises de moins de 250 salariés*. Lien
  • La dynamique de publication des brevets est portée par les ETI, celle des PME restant stable. Lien
  • Malgré une activité encore peu stabilisée, les JEI investissent et exportent rapidement. Lien

Le coup de gueule de Catherine Barthélémy, dirigeante de Manuloc. C’était au Business Club (podcast)

Publié le Mis à jour le

Dans le Business Club de France | Uniquement sur BFM Business RadioBFM-BU-RADIO

→ Diffusion : samedi 4/06/2016 à 7h | dimanche 5/06/2016 à 15h

TALK 1 & 2 : MANULOC : l’ETI lorraine a un besoin urgent d’électro-techniciens

 TALK 3: LA SAVONNERIE DE L’ATLANTIQUE, formidable histoire d’une entreprise sauvée par ses salariés

Talk 4 : Le rendez-vous du médiateur des entreprises, avec Pierre Pelouzet

TALK 1 & 2 : MANULOC, avec Catherine Barthélémy, présidente

Ecouter, réécouter et télécharger cette interview:

Catherine Bathélémy
Catherine Bathélémy

Fondé en 1964 et dirigé par Catherine Barthélemy, MANULOC se positionne aujourd’hui comme l’un des tout premiers spécialistes européens des solutions globales de manutention et, depuis l’acquisition d’Amonite en juin 2010, comme le N°1 des sociétés de services de manutention en France.

Le Groupe se différencie des autres acteurs du marché par sa capacité à  proposer un panel de produits et services innovants (contrats de maintenance multimarques, contrats de location opérationnelle à durée variable selon le taux d’utilisation des machines ou contrats de logistique industrielle, vente de machines neuves et d’occasion, vente de matériels divers et complémentaires, service après-vente et vente de pièces de rechange).

LES ACTUALITÉS DE MANULOC

  • STOLL HYDRAULICS, société luxembourgeoise spécialisée dans la distribution, la location et le service après-vente de matériels de manutention, vient de rejoindre le groupe MANULOC. Ce rapprochement s’inscrit dans l’objectif de croissance de MANULOC, qui repose sur le doublement de son chiffre d’affaires d’ici 2020, en s’appuyant sur une double démarche de croissance externe et organique. Avec un objectif d’environ 10 millions d’euros de chiffre d’affaires à horizon fin 2016, cette nouvelle entité constituera un acteur leader en matière de vente et de maintenance de matériels de manutention au Luxembourg.
  • Laurent Brèche vient de rejoindre MANULOC en tant que Directeur des activités de ‘Logistique intégrée’. Il aura pour principale mission de restructurer l’ensemble de l’offre autour de solutions métier, puis de mettre en place et de dynamiser une stratégie commerciale efficace en direction des différents secteurs d’activités concernés.

Laurent Brèche déclare : « L’activité de ‘Logistique intégrée’ est souvent considérée comme un point sensible au sein d’une organisation car elle est directement impactée par toutes les contraintes liées au processus métier de l’entreprise. Dans ces domaines, la flexibilité, la souplesse et la proximité client ne sont pas un vain mot ! C’est d’ailleurs pour partie ce qui la différencie réellement de la logistique d’entrepôt et de distribution. Aussi, pour répondre à ces enjeux, avons-nous décidé de reconsidérer entièrement notre offre autour de solutions verticales intégrées et capables de prendre en compte les spécificités métier, économiques, techniques et culturelles des différents secteurs d’activités que nous souhaitons adresser. »

manuloc2

ACTIVITÉS

• La gestion de flotte au travers de prestations
de logistique industrielle globales :
prise en charge
de l’ensemble des activités de manutention ; mise en œuvre des engins ; développement de systèmes informatiques dédiés ; étude et optimisation des flux

• La vente de matériels de manutention :

–  distributeur exclusif des marques Hyster et utilev en France,
avec une gamme complète et évolutive : magasinage ; frontaux électriques ; frontaux thermiques ; gros tonnages

–  un parc de matériels d’occasion multimarques disponibles de plus de 1 000 machines, certifiées et garanties par un organisme indépendant
– des matériels complémentaires pour des applications spécialisées : nacelles ; balayeuses-laveuses ; tracteurs industriels; chariots latéraux ; etc.

• La location court terme de matériels de manutention : 2 500 machines disponibles en continu

• Le Sav multimarques : plus de 500 marques gérées par les équipes techniques

• La vente de pièces de rechange au travers d’une plateforme européenne baptisée MultipartS, capable de gérer jusqu’à
400 000 références et 250 000 articles, avec un taux de disponibilité sur stock de 98%

MANULOC EN CHIFFRES

  • plus de 50 ans d’expérience et d’innovation
  • 300 millions d’euros de chiffre d’affaires
  • 80 millions d’euros / an de capacité d’investissement
  • 1 200 collaborateurs dont 650 techniciens
  • 28 000 matériels gérés dont près de 60% en location full service, dans des secteurs aussi variés que les équipementiers, l’agro-alimentaire, la distribution, la chimie, le transport et la logistique, l’automobile, le bois/papier/carton, etc.
  • 4 filiales en Europe : Luxembourg, Suisse et Roumanie
  • 45 agences implantées sur l’ensemble du territoire national, principalement dans les plus grandes villes

Biographie de Catherine Barthélemy

Après avoir assuré pendant treize ans la gérance de la société SERMAT fondée par son père, Catherine Barthélemy rachète la société en 1985 et fonde le groupe MANULOC par de multiples rachats de sociétés. Catherine Barthélemy a été Vice-Présidente pendant six ans puis Présidente de la Fédération Nationale de la Distribution, Location et Réparation de matériel de manutention de 2000 à 2004. Elle est, par ailleurs, Conseillère à la Banque de France depuis 1998 et a reçu le Prix du Manager de l’année (région Lorraine) du Nouvel Economiste en 2005 et le Prix de l’Entrepreneur de l’année région Est en 2007 organisé par le Magazine l’Entreprise et le Cabinet Ernst & Young. En 2014, Catherine Barthélemy est Officier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur et dans celui du Mérite.

Manuloc. Programme « Trajectoire 2015 » -- Nicolas Alliot (vignette), directeur général adjoint de Manuloc, agit en véritable chef d’orchestre du programme « Trajectoire 2015 ».
Manuloc. Programme « Trajectoire 2015 » — Nicolas Alliot (vignette), directeur général adjoint de Manuloc, agit en véritable chef d’orchestre du programme « Trajectoire 2015 ».

DANS L’EST RÉPUBLICAIN – mars 2016

Catherine Barthélémy : Des paroles… et des actes

Le regard vif, la voix claire, le ton posé, Catherine Barthélémy cultive avec énergie et discernement une vision pragmatique et humaniste du management. L’absence de langue de bois, la précision du propos, la puissance des mots et surtout l’expression vibrante d’une conviction à fleur de peau qui en font une femme d’engagement sans concession. Elle ne cherche pas être tendre avec les politiques, arrangeante avec certains décideurs qui recherchent plus le compromis que la transparence. Nombreux sont les exemples qui illustrent cette rigueur et cette détermination intrinsèques. Nouvelles régions, futures métropoles, dévalorisation de l’apprentissage, difficultés de recrutement, tous les sujets tranchants sont d’une actualité brûlante et cruciale pour la Présidente de Manuloc.

Comment ne pas se souvenir de ce débat du 16 janvier 2014 sur France 2 dans l’émission « Des paroles et des actes » face à Michel Sapin, au lendemain des annonces sur le pacte de responsabilité ? Avec un sens des formules ciselé, Catherine Barthélémy assène quelques vérités déstabilisantes pour le Ministre du Travail de l’époque. Portant avec courage les doléances des petites et moyennes entreprises, « on compte sur nous, mais on nous écrase…», elle laisse éclater sa désespérance face à la dégradation de la situation économique et aux latences de l’Etat dans ce contexte de crise.

Même ardeur lors de la réforme territoriale « un rafistolage incroyable, sans information préalable, sans préparation avec des incohérences historiques et structurelles monstrueuses. Si nous agissions ainsi dans nos entreprises, nous serions cloués au pilori.» Intervention remarquée en novembre dernier, lors des Ailes de Cristal à l’Arsenal à Metz, positionnant clairement l’inquiétude récurrente de Catherine Barthélémy vis-à-vis des pouvoirs publics, voire des élus, quand il s’agit de parler des nouvelles métropoles par exemple « quand on voit à quelle vitesse Nancy, Reims et Strasbourg ont opté pour cette mutualisation…et les tergiversations qui entourent ce projet à Metz et à Thionville, on est en droit de se poser des questions sur l’engagement objectif de nos édiles pour défendre l’avenir de notre territoire ».

Cris d’alarme… pour le recrutement

Révolte aussi incisive devant l’effondrement de l’apprentissage en France, « on régresse et on entraîne dans cette chute des jeunes en quête de vocation qui s’entassent dans des filières généralistes au détriment de carrières techniques. Si l’on y ajoute les dispositions, toutes plus dissuasives les unes que les autres, des contrats d’apprentissage, on comprend mieux la situation désastreuse dans laquelle nous sommes plongés.»

Il y a enfin ces difficultés grandissantes rencontrées pour recruter du personnel spécialisé, « on parle d’inflexion de la courbe du chômage. Je pourrais personnellement embaucher immédiatement vingt à trente mécaniciens, électriciens, électroniciens ou hydrauliciens…mais nous ne trouvons personne. Nous marchons sur la tête. Notre métier est en danger ». Un cri d’alarme accompagné de quelques constats accablants.

  • Nous sommes victimes de la triple peine en matière de formation. Un système éducatif coûteux, une taxe d’apprentissage pesante et l’obligation d’investir encore à l’embauche pour former nos nouvelles recrues. Ce sont une nouvelle fois les entreprises qui font les frais de cette superposition de charges insupportables ». La nécessité de faire face aux mutations du marché et l’accélération du développement des nouvelles technologies interpellent fortement Catherine Barthélémy.

« Le recrutement est un problème majeur pour nous. Je lance un appel à la mobilisation générale pour accélérer la mise en place d’un plan d’orientation scolaire plus adapté à la réalité du travail. Nous sommes en passe d’abandonner des contrats faute d’effectifs efficients. »

« Comme un chant d’espérance »

En laissant parler son cœur, cette bouillante manageuse est consciente qu’elle risque de choquer. « Toute ma vie je me suis battue pour développer mon entreprise ». Pas toujours facile pour une femme dans un métier d’hommes. « J’ai appris en marchant. Je suis passée de l’humilité au doute sans jamais me décourager. J’ai osé, j’ai pris des risques. Je suis comme une éponge, j’absorbe les informations récoltées pour mieux les interpréter ensuite, avec bon sens et lucidité.» Une stratégie volontariste qu’elle développe énergiquement depuis des décennies avec la ferme intention de poursuivre son chemin vers une autre orientation de la Société. « Il faut sortir de cette spirale dégradante du chômage qui gangrène nos relations sociales. Notre pays est épris d’égalité, mais au nom de ce sentiment exacerbé, il n’aime pas le capitalisme et encore moins la réussite entreprenariale. Il faut en finir avec ces tabous pour reconstruire notre économie sur des bases plus saines. » Et d’égrener le manque de compétitivité de la France, la culture étatique du pays, le dogmatisme des syndicats, la réforme du code du travail, « une nouvelle fois prise à l’envers sans concertation préalable » et le manque de conscience nationale. « Nous devons nous retrousser les manches. Dépasser les querelles intestines afin de prendre en mains nos propres destinées ». Lourd plaidoyer qui ne doit surtout pas éclipser la volonté permanente de Catherine Barthélémy de fédérer les énergies, tant au sein de son entreprise qu’à l’extérieur, reprenant à son compte le titre d’un des romans de Jean D’Ormesson « comme un chant d’espérance ». Une vision éclairée d’un avenir, troublé par les bouleversements géopolitiques et les crises d’identité, mais néanmoins porteur d’espoir dès que l’on parle d’innovation et de savoir-faire à la française.

Manuloc : Conseilleur… et payeur

Catherine Barthélémy fait partie de ces femmes d’exception qui conjuguent expansion avec discrétion, productivité avec humilité, réussite avec réalisme. Une fille d’entrepreneur, passionnée d’Histoire, éloignée dans sa jeunesse des réalités du management, pour se retrouver pourtant, à l’âge de 28 ans, gérante de la Société créée par son père, la Sermat. Treize ans plus tard, contre toute attente, elle lui rachète ses parts, afin de porter sur les fonds baptismaux Manuloc. Étonnante trajectoire….éblouissante ascension.

De 10 employés, hier, pour 4 millions de francs en 1972, à 1200 collaborateurs, aujourd’hui, répartis dans 45 agences, en France et à l’étranger, réalisant 300 millions d’euros de chiffre d’affaire. Hostile à toute forme de subvention ou d’aide de l’Etat, Catherine Barthélémy se présente comme une femme libre et déterminée. « J’ai réussi le mariage de la croissance et de l’indépendance ».

Aisance financière qui lui permet d’afficher avec fierté une capacité d’autofinancement de 70 millions d’euros, « un trésor de guerre auquel je tiens car il nous assure une parfaite autonomie. Il faut savoir en effet que dans notre métier nous sommes conseilleurs et payeurs ».

Rigueur et pragmatisme

Une philosophie bien huilée et qui ne souffre d’aucune imperfection. « Nous réfléchissons avec nos partenaires à des solutions adaptées aux exigences de leur marché. Quand nous tombons d’accord sur une stratégie pertinente, nous investissons dans le matériel approprié et nous signons un contrat de location sur mesure ».

Une démarche personnalisée qui recèle les secrets de cette stratégie partagée, porteuse d’efficacité et de prospérité. En effet, le fait d’être propriétaire du matėriel mis à la disposition des entreprises contractualisées, contraint Manuloc à proposer des solutions économiquement rentables et techniquement efficientes, au risque de se pénaliser, voire de « se tirer une balle dans le pied ». Cette rigueur et ce pragmatisme font partie intégrante des gènes de cette chef d’entreprise autodidacte, pétrie de bon sens et de clairvoyance, qui se qualifie volontiers de « franchouillarde » tant elle est attachée à ses racines et aux valeurs qui en découlent. « Je me bats pour mon entreprise, pour mes équipes, pour ma région, pour mon pays. » Un combat de chaque instant, en osmose avec ses salariés, sur les bases d’un dialogue social permanent au sein du groupe. « Nous n’avons jamais connu un jour de grève ni la moindre manifestation. Un échange franc et direct avec nos collaborateurs …et ceci dans toutes nos entités. »

Entrepreneur de l’année

Un mode de fonctionnement unique, tant au niveau de la concertation que de la stratégie d’entreprise. Les médias spécialisés ne sont pas insensibles à cette originalité managériale. Catherine Barthélémy a ainsi été désignée en 2007, par Ernst et Young, « Entrepreneur de l’année ». En 2011, elle est classée, par Challenge, parmi « les 200 managers qui font la France ». Mieux encore, l’Express place Manuloc dans le top 10 « des plus belles sociétés françaises indépendantes dans la région Est ». Un palmarès digne des plus beaux Oscars et qui pourtant échappe aux travers d’une forme de prétention malvenue. « Je suis fier de ces marques de reconnaissance qui vont droit au coeur de nos salariés. Pour ma part, j’estime qu’il s’agit, avant tout, d’un label de fiabilité décerné à notre groupe ». Des mots pesés avec discernement, sans se laisser griser par l’effet miroir de cette réussite construite au fil de cinquante années de progression, de remise en question et surtout d’impulsions constructives en matière de développement avec le rachat de nombreuses sociétés en France et au Luxembourg, et de solides implantations en Suisse et en Roumanie. De loueur de matériel industriel, Catherine Barthélémy a fait de son groupe un véritable gestionnaire de parcs, recrutant des ingénieurs de haut niveau et mettant en place des outils de process pointus afin d’accompagner ses clients dans tous les secteurs d’activités, de l’agro-alimentaire à la logistique en passant par la distribution, la chimie et le transport.

On l’a bien compris, le credo de cette grande dame du savoir-faire lorrain reste la qualité, même si pour occuper le terrain du « low cost »,

Manuloc a élargi son éventail de propositions, pour les petites et moyennes entreprises, avec un chariot élévateur chinois…40% moins cher. « Nous devons anticiper l’évolution du marché et surtout ne pas rester figer sur des positions de principe qui pourraient faire le lit de la concurrence ».

Quant à l’avenir de l’entreprise, le chemin est tout tracé. La famille contrôle aujourd’hui 85% du capital, les 15% restant sont propriété du CIC. La relève est donc assurée avec Mathieu et Thomas, les deux fils impliqués au sein de Manuloc, puisqu’ils ont intégré le groupe il y a 15 ans, avec l’ambition de poursuivre l’œuvre engagée par leur mère.

Sérénité, fidélité et fierté pour Catherine Barthélémy qui a reçu en 2014, des mains du Président de la République, les insignes d’Officier de la Légion d’Honneur. Un hommage de la République à cette citoyenne atypique, chef d’entreprise engagée, attachée à l’identité de son pays et à la force de son esprit d’entreprendre.

Manuloc, de père en fille, puis de mère en fils

En transmettant à ses enfants, le groupe dont elle conserve la présidence, Catherine Barthélemy préserve la structure familiale du capital.

Catherine Barthélemy est rassérénée. L’entreprise fondée par son père en 1964 et qu’elle dirige depuis plus de quarante ans restera dans le giron familial. « Nous avons appliqué les dispositions des lois Dutreil et Jacob pour la transmettre à mes trois fils, Jean-Baptiste, Matthieu et Thomas », explique la présidente de Manuloc, groupe spécialisé dans les solutions globales de manutention basé à Metz. Aujourd’hui, la famille contrôle 85 % du capital, l’encadrement, renforcé au fil des années, et un établissement bancaire détiennent les 15 % restant.

En 1972, Catherine Barthélemy accepte la proposition de son père, François Verpilleux, de reprendre la gestion de Sermat, entreprise qu’il a créée dans l’entretien de chariots élévateurs. La jeune femme, littéraire de formation, doit alors s’imposer dans un milieu exclusivement masculin. « Lors d’un congrès de revendeurs d’engins de manutention, un de nos concurrents s’était étonné que mon père ait délégué sa secrétaire », se rappelle la dirigeante.

Catherine Barthélemy a fait de Manuloc une entreprise d’envergure nationale

L’entreprise paternelle était déjà pionnière de son secteur en proposant un service total comprenant la location, l’entretien et l’assurance des engins. Catherine accompagne cette tendance et répond aux attentes des groupes industriels qui commençaient à externaliser ces charges et souhaitaient avoir un interlocuteur national unique. Au début des années 1980, la fille du fondateur engage donc une stratégie de croissance externe, au rythme d’un rachat tous les deux ans environ, qui conduit, en 1985, à la création d’un groupe national baptisé Manuloc.

Il y a trois ans, le groupe a également pris le contrôle d’un de ses principaux concurrents, Amonite. Avec ce rachat, Manuloc a doublé son chiffre d’affaires et est devenu le concessionnaire n°1 en France du constructeur de chariots élévateurs Hyster.

Aujourd’hui, le groupe lorrain maille la totalité du territoire français à travers un réseau de 45 agences et s’est implanté en Suisse, au Luxembourg et en Roumanie, à la suite de certains de ses principaux clients.

Manuloc, financièrement indépendant, est son « propre banquier »

Catherine Barthélemy explique la réussite de son entreprise par la rigueur avec laquelle elle conseille ses clients, leur proposant à chaque fois une solution sur mesure. Pour répondre par exemple à une demande de prestations « low cost », elle a élargi son offre, il y a un an, avec un contrat de maintenance à destination des PME qui inclut un chariot élévateur construit en Chine.

Le groupe lorrain gère un parc de 28.000 chariots dont près de 60 % en location « full service », emploie 1.200 salariés et réalise un chiffre d’affaires annuel de 300 millions d’euros. Catherine Barthélemy s’est employée au fil des ans à conforter l’indépendance financière de l’entreprise. Aussi, Manuloc dispose d’un petit trésor de guerre, une capacité d’autofinancement de 50 millions d’euros. Ce qui lui permet de créer des solutions de manutention innovantes. « Nous proposons des financement adaptées à la durée de vie de la machine plutôt qu’à des normes bancaires », insiste la présidente qui ajoute qu’avec cette capacité annuelle d’autofinancement, Manuloc, est son « propre banquier ».