L’Occitane

Olivier Baussan: plus de 40 ans d’entrepreneuriat (L’Occitane, Le Petit Marseillais, Maison Brémond)! C’était au Business Club (podcast)

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Dans le prochain Business Club de France : 
Samedi 9/12/17 à 7h – Dimanche 10/12/17 à 15h

⇒ Uniquement sur BFM Business Radio 

provence      

⇒ PREMIÈRE PARTIE 

TALK 1: Olivier Baussan, serial entrepreneur, booste la Provence

LE FOCUS DE LA SEMAINE : La finale du Startup Contest à Bobino le 11 décembre

TALK 2 : LUCIBEL rapatrie ses productions en France

DEUXIÈME PARTIE: CRÉER, REPRENDRE, DÉVELOPPER

  • Les premiers dans l’entrepreneuriat de Nadia Tiourtie de CMARUE
  • Les conseils de  l’expert : Comment séduire un investisseur? Avec Marc Ménasé, fondateur de Menlook, investisseur

LE RENDEZ-VOUS DU MÉDIATEUR DES ENTREPRISES, avec Pierre Pelouzet


 TALK 1: OLIVIER BAUSSAN, fondateur de l’Occitane en Provence, Oliviers & Co, et repreneur de Maison Brémond, avec LAURE BAUSSAN

(Ré)écouter et télécharger cette interview:

Olivier Baussan, est un entrepreneur passionné. Son but: valoriser la Provence et ses ressources locales: lavande, amande, olivier. Sa première société, il l’a créée à l’âge de 24 ans, c’était… l’Occitane en Provence, connue aujourd’hui dans le monde entier grâce à ses devantures jaune d’or, reconnaissables entre mille. Olivier Baussan ne s’arrête pas là, il fonde ensuite Oliviers & Co, Première Pression (huile d’olive). Aujourd’hui, il a revendu ces entreprises, pour en racheter plusieurs autres: Les calissons du Roy René, la Maison Brémond. Portrait d’un serial entrepreneur engagé.

maison bremond

SA DERNIÈRE ACQUISITION: LA MAISON BRÉMOND 1830

  • Effectif : 50
  • CA 2017 France : < 9 ME
  • Nombre de Magasins : 17
  • Nombre de références produits : 400 ( épicerie sèche, confiserie, biscuiterie)
  • Filiale en Norvège.

HISTOIRE DE LA MAISON BRÉMOND

Au début du XIXe siècle, la famille Brémond installe son atelier de Confiseur au 36 cours Mirabeau à Aix en Provence. La Maison Brémond est alors une des grandes maisons qui font le commerce des amandes. Elle fabrique les fameux calissons d’Aix ainsi que des confiseries et propose une offre d’épicerie fine et des denrées rares à l’époque, comme des épices et du café.

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En 1973 la famille Borrelly reprend le flambeau. Suite à un incendie, le magasin a été transféré en 1986 rue d’Italie à Aix-en-Provence, où il se trouve encore aujourd’hui. Puis, la famille Borrelly s’est retirée en 1999 et a confié l’entreprise à une autre famille aixoise connue : Mme et Mr Farine, propriétaires de la Confiserie du Roy René.

La Maison Brémond Fils a été reprise en 2015 par Olivier Baussan et sa fille, Laure.

LE PARCOURS D’OLIVIER BAUSSAN

  • 1976 : création de L’Occitane (en 1976 il a 24 ans)
  • 1980-82 : inauguration de la première boutique L’Occitane à Volx, à côté de Manosque.
  • 1982 : Le Petit Marseillais est créé avec Monsieur Langellé. Marque cédée à  Johnson et Johnson en 2006. 
  • 1992-95 :1992 cession de la majorité à un fond d’investissement financier. Reinold Geiger rachète l’Occitane au  fonds d’investissement.  Olivier Baussan reste actionnaire et membre du conseil d’administration. Il s’occupe des développements produits et de l’image. 
  • 1995-96 : inauguration de la première boutique l’Occitane à Hong-Kong.
  • 1996 : ouverture de la première boutique l’Occitane à New-York
  • 1996: Création de l’enseigne de produits méditerranéens Oliviers & Co
  • 2006: Création de la Fondation l’Occitane qui a pour objectif  le soutien à l’entreprenariat  féminin en Afrique et celui de la cécité évitable. 
  • 2008: Création de Première pression (en 2015, fusion avec Maison Brémond)
  • 2009 : Olivier Baussan reçoit la médaille du Chevalier de l’Ordre du mérite agricole 
  • 2014: création de la Biscuiterie de Forcalquier
    Rachat de la Confiserie du Roy René
  • 2015: rachat de la Maison Brémond 1830
  • Olivier Baussan devient officier de l’ordre du mérite agricole

Dans ToutMa

Dans toutes vos actions vous incarnez la Provence, cette passion, la tenez-vous de votre famille ?

Olivier Baussan : Oui et non. Mes parents qui étaient plutôt intellectuels – ma mère artiste et mon père journaliste – se sont installés en Provence l’année de ma naissance où ils ont décidé de faire ce retour à la terre, dans les années 50, bien avant la grande mode des années 70. En fait, j’ai été élevé par des apprentis paysans qui avaient un regard artistique et esthétique sur le paysage avec lequel ils s’étaient mis en phase. On peut dire que je leur dois beaucoup, mais ce n’est pas un héritage familial à proprement parler. En tout cas, j’ai grandi à la campagne, à Ganagobie exactement, pas loin du monastère, et je n’ai jamais quitté cette région de Forcalquier.

TM : Quelle a été votre formation ?

OB : J’ai fait une maîtrise de lettres modernes à Aix et puis je suis passé directement du stade d’étudiant au stade de distillateur ! Le contexte universitaire aixois des années 75 n’était pas lisse ; les étudiants en fac de lettres s’interrogeaient beaucoup et nous étions en lutte contre la fac de droit notamment. Est arrivé alors le premier choc pétrolier, nous étions tous soucieux pour notre avenir suite aux Trente Glorieuses que nos parents nous avaient construits après guerre. Le sentiment du mot écologie était en train de naître et, nous qui n’avions pas participé aux révoltes étudiantes de 68 (je n’étais qu’en 3ème), poussé par ce choc pétrolier, nous nous sommes questionnés sur l’écologie. C’est à ce moment-là que j’ai fait la découverte d’un alambic à lavande, j’ai même envie de dire « la rencontre », car ce fut pour moi un déclic !

TM : Un déclic qui vous fait basculer vers le métier de distillateur ?

OB : « Oui, sans savoir exactement ce que j’allais faire, cet appareil a suscité ma curiosité et l’envie d’apprendre. Couper moi-même des plantes, les distiller, aller les vendre sur les marchés, j’ai appris à le faire avec un certain bonheur, parce que je m’inscrivais dans une préservation de tradition d’un territoire et c’est ce qui est finalement devenu le fil conducteur de mes actions jusqu’à aujourd’hui ». A ses débuts, sur les marchés où il tient son stand, les bonnes ventes de ses huiles essentielles lui prouvent le bien-fondé de sa démarche. Ses étals se garnissent aussi de savons dont il se lance dans la fabrication suite à sa rencontre avec un savonnier à la retraite qui lui offre moules et outils. L’Occitane est née.

TM : Avec votre épouse, vous aimez aussi concevoir les packaging des produits, n’est-ce pas ?

OB : Oui, imaginer le stylisme des packaging, cela me plaît ! C’est ce que je continue de faire pour L’Occitane tout en restant le « porteur d’âme », poursuivant l’esprit de toutes les actions que j’ai pu mener jusque-là. Pour la Confiserie Du Roy René, je m’occupe aussi de la création de produits et du « concept boutiques » ; je travaille avec mon épouse qui a notamment créé le personnage du Petit Marseillais.

loccitane

L’OCCITANE 

  • Activité: marque de cosmétiques
  • Date de création: 1976 par Olivier Baussan
  • CA: 1,3 milliards €
  • Aujourd’hui, l’Europe ne représente que 20 % de son chiffre d’affaires, contre 49 % pour l’Asie
  • Effectif: plus de 10 000

L’Occitane, c’est une marque connue dans le monde entier. Premier client : le Japon, puis les États-Unis et la Chine. 1.600 personnes travaillent en France, 9.000 dans le monde, 3.000 boutiques sur la planète, un nouveau site internet de e-commerce et il se vend une crème au beurre de karité pour les mains toutes les 3 minutes.

Une réussite semée d’embûches

L’Occitane a dû faire face à de grandes difficultés dans les années 1990, et ne serait sûrement pas parvenue à une telle réussite sans la complémentarité entre un investisseur visionnaire et le communiquant hors-pair qu’est Olivier Baussan.

A la fin des années 1980, l’entreprise est endettée et manque de liquidités pour se développer. Davantage artiste que gestionnaire, le fondateur de la marque doit se décider à en ouvrir le capital en 1992. La société Natural investit alors 40 millions de francs, détient 90% des parts et évince Olivier Baussan de la gestion de L’Occitane. Mais l’entreprise reste déficitaire les années suivantes. C’est alors qu’un nouvel investisseur se manifeste : Reinold Geiger, businessman autrichien surdoué, amoureux du Sud de la France, et qui réintègre Olivier Baussan dans l’entreprise. (Olivier Baussan en détient aujourd’hui 5% et est en charge de la direction artistique, de la décoration et du packaging.)

L’ambition est grande : conquérir le marché international en vendant l’image de la Provence. L’idée met du temps à séduire les clients étrangers, mais les boutiques, déficitaires dans un premier temps, vont peu à peu séduire, pour finalement susciter un véritable engouement. La société est introduite à la Bourse de Hong Kong en 2010. (Business Herald)

Tout autour du monde, les boutiques sont faites sur le même modèle, dont les structures sont spécialement fabriquées en France, puis envoyés sur place où elles seront assemblées. De Tokyo à Sao Paulo, en passant par New-York ou Pékin, les mêmes senteurs se diffusent dans un écrin de couleurs ocre. Il s’agit de vendre la Provence au monde entier, mais de la vendre telle que se l’imagine des clients qui n’y ont probablement jamais mis le nez : « des paysages colorés, des villages ensoleillés », comme la décrit Reinold Geiger, le très discret président de la société. (Le Monde)

oliviers &amp; co

OLIVIERS & CO

Distributeur d’huile d’olive, embouteillée dans leur usine en Provence, issues du pourtour méditerranéen. « Dans nos moulins partenaires, les olives sont cueillies à la main, et pressées à froid moins de 24 heures après la récolte. De 5 à 12 kilos d’olives sont utilisés pour obtenir un litre d’huile ». « J’ai fondé O&CO Il y a plus de 21 ans et n’y suis plus depuis 2006. Je n’ai plus du tout de parts ». Geoffroy Roux de Bézieux a racheté l’entreprise en 2016.

calisson-roy-renéLA CONFISERIE DU ROY RENÉ

C’est en 1454 à Aix-en-Provence que naît le calisson, friandise offerte par le Roy René d’Anjou à sa fiancée Jeanne de Laval. 6 siècles plus tard, la confiserie Les Calissons du Roy René en fabrique 456 tonnes par an! Entreprise du Patrimoine Vivant, elle exporte son savoir-faire dans plus de 25 pays. 1 calisson sur 2 vendu dans le monde sort de ses ateliers. 2016 a vu l’ouverture de la première boutique aux USA, à Miami. Pour son centenaire en 2020, l’entreprise vise une part de 20% de CA à l’export.

biscuiterie forcalquierLA BISCUITERIE DE FORCALQUIER

Installée dans l’ancienne forge du village, la biscuiterie de Forcalquier ouverte en 2014 a trouvé la recette du succès, en doublant les effectifs et multipliant par 2,5 sa production en seulement trois ans. 10 000 kilos de biscuits confectionnés en 2015, 17 000 en 2016, le cap des 25 000 doit être dépassé cette année. Le projet gourmand s’est transformé en petite entreprise florissante.

Au départ, une simple idée sucrée. « C’est Olivier Baussan qui en est à l’origine. Il a développé l’épicerie salée avec les huiles d’olive de « Première Pression Provence » et Maison Brémond 1830. Et comme il a un million d’idées à la seconde, il a imaginé un projet autour du biscuit de Provence, dont certains sont à base d’huile d’olive » explique Sylvie Alfano, responsable de la production, présente depuis l’ouverture.

Vendus sur place à Forcalquier et dans les épiceries fines Maison Brémond 1830, les biscuits de Haute-Provence s’exportent. Dernier marché obtenu, la Norvège. « Ils raffolent des macarons et des canistrellis à l’anis confectionnés avec du pastis Bardouin. » (La Provence)

 

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[ENTREPRENDRE] – Les premiers pas d’Olivier Baussan, serial entrepreneur / Les conseils d’expert de Marc Ménasé. C’était au Business Club (podcasts)

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Dans le prochain Business Club de France : 
Samedi 2/12/17 à 7h – Dimanche 3/12/17 à 15h

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Des-aides-existent-que-paiement-charges-sociales-soit-plus-souple-F      

⇒ PREMIÈRE PARTIE 

TALK 1: DÉINOVE: des bactéries rares pourraient donner naissance à de nouveaux antibiotiques

LE FOCUS DE LA SEMAINE : Le « droit à l’erreur », avec Me Jérôme Turot, avocat spécialisé en contentieux fiscal

TALK 2 : CMARUE : un premier test dans le 19ème arrondissement

⇒ DEUXIÈME PARTIE: CRÉER, REPRENDRE, DÉVELOPPER

  • Les premiers dans l’entrepreneuriat d’Olivier Baussan, serial entrepreneur, fondateur de l’Occitane, Oliviers & Co
  • Les conseils de  l’expert sur les étapes de la création d’entreprise, avec Marc Ménasé, fondateur de Menlook, investisseur

LE RENDEZ-VOUS DU MÉDIATEUR DES ENTREPRISES, avec Pierre Pelouzet


ENTREPRENDRE

⇒ LES PREMIERS PAS D’OLIVIER BAUSSAN, repreneur de La Maison Brémond, fondateur de L’Occitane, Oliviers & Co, entre de nombreuses autres entreprises

(Ré)écoutez et téléchargez cette interview:

olivier baussan« Je suis un entrepreneur encore plus engagé que passionné » nous dit Olivier Baussan. La Provence est un territoire qui a besoin de valoriser ses spécialités: amandier, olivier, pistache, etc. Il faut accompagner les agriculteurs et les encourager à poursuivre les productions de produits locaux. C’est du long terme, je ne crois pas au court terme ».

Dans ToutMa

« J’ai fait une maîtrise de lettres modernes à Aix et puis je suis passé directement du stade d’étudiant au stade de distillateur ! Le contexte universitaire aixois des années 75 n’était pas lisse ; les étudiants en fac de lettres s’interrogeaient beaucoup et nous étions en lutte contre la fac de droit notamment. Est arrivé alors le premier choc pétrolier, nous étions tous soucieux pour notre avenir suite aux Trente Glorieuses que nos parents nous avaient construits après guerre. Le sentiment du mot écologie était en train de naître et, nous qui n’avions pas participé aux révoltes étudiantes de 68 (je n’étais qu’en 3ème), poussés par ce choc pétrolier, nous nous sommes questionnés sur l’écologie. C’est à ce moment-là que j’ai fait la découverte d’un alambic à lavande, j’ai même envie de dire « la rencontre », car ce fut pour moi un déclic ! »

⇒ LES CONSEILS DE L’EXPERT: MARC MÉNASÉ, investisseur, fondateur de Menlook

(Ré)écoutez et téléchargez cette interview:

marc menase

Cette semaine, on demande à Marc Ménasé, multi-entrepreneur et investisseur comment bien se lancer dans l’entrepreneuriat:

  • Faut-il avoir un état d’esprit ou une position mentale précise pour créer et développer son entreprise ? Si oui, quel est le profil ? 
  • Comment s’approcher de ce profil, avoir cet état d’esprit ? 
  • Tout le monde peut le faire ? Se lancer et se développer est à la portée de tous ? 
  • Où trouver du soutien, des conseils? Comment ne pas écouter et répondre à ceux qui nous disent « ça ne va pas marcher »?

Les conseils de Marc Ménasé

  • N’entreprenez pas seul, sachez bien vous entourer. Un entrepreneur n’est ni multitâche ni omniscient, sachez recruter des spécialistes.
  • Il faut savoir échouer, apprendre de ses erreurs. En France, l’échec est trop sanctionné, alors qu’il est source d’amélioration. C’est en se trompant qu’on apprend, pour mieux recommencer!

Dans Chef d’entreprise MagazineSa première rencontre professionnelle déterminante
« Il a matérialisé l’entrepreneuriat pour moi. » C’est ainsi que Marc Ménasé résume l’impact que Pierre Chappaz, son patron durant trois ans lors de son passage chez Kelkoo, a eu sur son avenir professionnel. Ce mentor  l’a élégamment laissé partir pour monter son propre groupe.

 

Exclu : Les Présidents de L’Occitane et de Zodiac Aerospace dans le Business Club. Dossier sur ces ETI qui rêvent de devenir Grandes ! (podcast)

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Radio OnlyDans le Business Club de France – Uniquement sur BFM Business Radio

Diffusé samedi 22/11/14 à 7h et dimanche 23/11/14 à 15h

Talks 1 & 2 : Dossier Entreprises de Taille Moyenne et Grandes Entreprises avec la participation exceptionnelle de Reinold Geiger, Pdt de L’Occitane et Olivier Zarraouti, Pdt de Zodiac Aerospace

Talk 3 : Reportage chez 1000 mercis ! Suivi d’un entretien sur les futures applications autour des datas

Talk 4 : Le rendez-vous du médiateur inter-entreprises

Pour écouter, réécouter ou télécharger l’émission :

[audio http://podcast.bfmbusiness.com/channel151/20141122_club_0.mp3]

TALKS 1 & 2 : Notre dossier sur les Entreprises de Taille Moyenne et les Grandes Entreprises. Comment créer des géants dans notre pays ? 

Avec :

  • Olivier Zarrouati, Président du Directoire de Zodiac Aerospace
  • Reinold Geiger, Président de l’Occitane
  • Thierry Willième  Président GE Capital France 
  • Grégoire Sentilhes Président de Citizen Entrepreneurs

BCF 22 nov 2014

Petite révision pour commencer…

  • Les TPE (Très Petites Entreprises) = de 0 à 19 salariés
  • Les PME = de 20 à 249 salariés
  • Les ETI  (Entreprise de taille moyenne ) = de 250 à 5 000 salariés
  • Les GE les grandes entreprises = + de 5 000 salariés
Les entreprises en France
Les entreprises en France

Mais on compte ici les personnes physiques et non pas le chiffre d’affaires des structures… Si on l’on regarde d’un peu plus près… Il y a les pépites de notre économies : ces entreprises qui réalisent entre 10 et 500 millions d’euros de CA que l’on appelle « Entreprises de taille moyenne »

L’étude GE Capital

Cette étude réalisée pour la 3ème année porte sur 4 pays européens (Allemagne, Grande Bretagne, Italie et France). Dans chaque pays environ 1 000 dirigeants d’entreprises de taille moyenne ont répondu à une trentaine de questions, en France 1012 entreprises ont été interrogées.

Etude GE Capital 2014

Il ressort de cette étude réalisée en partenariat avec HEC que :

1 – Les entreprises de taille moyenne confirment leur résilience, avec une année 2013 meilleure que les chefs d’entreprises ne l’avaient envisagée l’an dernier.

En 2013, les ETM interrogées faisaient preuve de prudence quant à leurs perspectives de croissance. Les plus petites entreprises de l’échantillon n’espéraient ainsi qu’un taux de 1,5% de croissance pour 2013, tandis que les autres misaient sur une croissance de 2,5% ou plus. Au final, les plus petites ETM ont connu cette année-là une croissance de 3,4%  […]

2 – Les PME et ETI françaises restent conquérantes à l’export et s’internationalisent en particulier sur des zones à forte croissance telles que l’Asie.

3 – Les frémissement d’une tendance à la relocalisation sont visibles et prouvent que les ETM croient en des modèles de croissance rentables en France.

4 – Les entreprises montrent volonté de conquête commerciale et mettent les moyens pour gagner des parts de marché. Cela se note dans l’accroissement prévisionnel des dépenses et des investissements dans les domaines commerciaux et marketing.

5 – Les PME et ETI françaises semblent affronter les nouvelles déconvenues de la croissance avec des trésoreries relativement confortables.

Source : l’Entreprise

WilliemeThierry GE Capital
Thierry Willième | GE Capital France

Malgré ces résultats a priori rassurants, les dirigeants d’entreprises de taille moyenne se démarquent de leurs voisins européens par leur pessimisme, leur manque de confiance en l’avenir. Pour l’année 2013, à peine plus du tiers prévoyaient une croissance de leur chiffre d’affaires. Le phénomène s’amplifie lorsqu’on se focalise sur le marché français. Dans ce cas, la part des dirigeant d’ETM espérant une croissance du chiffre d’affaires dépasse tout juste les 10% pour 2014. A tel point que les dirigeants français seraient les champions du pessimisme, à un niveau bien supérieurs de leurs homologues italiens par exemple. « C’est tout le paradoxe français : alors que leur entreprise ne va pas si mal, les dirigeants comptent se développer avec des moyens limités en raison de l’instabilité juridique et fiscale », justifie Thierry Willième.

L’accès au financement pour 23% des ETM, notamment celles en difficultés, note Thierry Willième. Frilosité des banques oblige. [NDLR : Lire plus bas la Tribune de Grégoire Senthiles] Elles ne sont d’ailleurs que 30% à prévoir un recours à l’emprunt. Elles sont aussi moins nombreuses qu’il y a un an à vouloir recourir aux actionnaires pour lever des fonds : 20% contre 42% l’année précédente. Une raréfaction des sources de financement qui pourrait bien compliquer les projets de développements internationaux de certaines de ces ETM.

Source Capital

Le pessimisme ambiant pourrait bien avoir des répercussions sur les prévisions d’embauches. 

→L’OCCITANE avec REINOLD GIEGER, PDT

  • Activité: marque de cosmétiques
  • Date de création: 1976 par Olivier Baussan (qui a depuis créé Oliviers & Co)
  • Lieu: Manosque
  • Effectif: plus de 6600 dans le monde

Dans notre émission Reinold Geiger revient longuement sur les clés de la réussite en France.

Renold Geiger |L'Occitane
Reinold Geiger |L’Occitane

Comment gagner se développer, gagner des parts de marchés dans le monde. Il revient aussi sur les « spécificités » françaises !

Marque désormais mondialement connue, l’Occitane en Provence est passée en une quarantaine d’années de l’échoppe d’artisan provençal à une multinationale florissante, pesant plus de 4 milliards d’euros en capitalisation boursière. […]

Tout autour du monde, les boutiques sont faites sur le même modèle, dont les structures sont spécialement fabriquées en France, puis envoyés sur place où elles seront assemblées. De Tokyo à Sao Paulo, en passant par New-York ou Pékin, les mêmes senteurs se diffusent dans un écrin de couleurs ocre. Il s’agit de vendre la Provence au monde entier, mais de la vendre telle que se l’imagine des clients qui n’y ont probablement jamais mis le nez : « des paysages colorés, des villages ensoleillés », comme la décrit Reinold Geiger, le très discret président de la société.

L'Occitane - 1976
L’Occitane – 1976

L’Occitane est né de l’idée d’un étudiant en lettres, Olivier Baussan, militant écologiste à ses heures, qui abandonne ses études à l’âge de 23 ans, pour se consacrer à la création de produits cosmétiques à partir de la flore de Provence. Olivier Baussan commence son activité à l’aide d’un vieil alambic racheté quelque temps plus tôt. Mais c’est la récupération d’une ancienne savonnerie sur le déclin et l’association avec un ami chimiste, Yves Millou, qui vont donner la première impulsion de croissance à cette petite entreprise. En 1982 s’ouvre à Volx la première boutique de la marque. En 1992, l’entreprise ouvre son premier magasin à Paris. Quatre ans plus tard, deux boutiques ouvrent, à New-York et à Hong-Kong.

L'Occitane en 1981
L’Occitane en 1981

Source Carnets du Business

  • La marque dispose de plus de 2 000 boutiques dans 90 pays et emploie 6 600 salariés dont 1 400 en France 4.
  • En 2014, L’Occitane est classé 6e enseigne préférée des français selon le cabinet OC&C5.

Reinold Geiger, l’homme d’affaires autrichien qui est devenu l’actionnaire majoritaire du groupe L’Occitane, en 1996, n’a qu’un mot à la bouche : « internationalisation ». Le PDG vient ainsi de lancer, mi-mai, L’Occitane au Brésil, une toute nouvelle marque de cosmétiques, qui sont vendus exclusivement localement et produits à partir d’ingrédients du pays (fleurs, cactus).

L’installation au Brésil est, en tout état de cause, aussi une manière de contourner les barrières douanières contraignantes imposées par ce pays et l’interdiction d’y importer certains ingrédients. « Il est particulièrement cher d’importer des produits. Avec les prix de ventes qu’il faudrait fixer, nous ne pourrions toucher qu’une partie infime de la population », souligne M. Giger.

Parallèlement, le PDG cherche à étendre géographiquement l’emprise des marques qu’il a récemment rachetées, comme la petite marque franco-coréenne Erborian (acquise en 2012) et la marque de cosmétiques bio Melvita (en 2008). Des entreprises aujourd’hui minimes dans le groupe, mais qu’il envisage de développer. « Dans cinq ans, je souhaiterais que L’Occitane en Provence [la marque historique et principale du groupe] ne représente pas 90 % de l’activité du groupe mais 60 % », avance M. Geiger.

L’internationalisation voulue par le PDG est déjà une réalité : au cours de l’exercice fiscal 2012-2013, clos au 31 mars, 92,1 % du chiffre d’affaires du groupe (1,04 milliard d’euros) a été réalisé hors de France.  […]

Si le PDG prône la prise de risque, internationalisation n’a pas toujours été synonyme de réussite pour L’Occitane. Lorsqu’il a ouvert des premières boutiques à Hong Kong et au Japon, M. Geiger concède que « ça ne marchait pas du tout ». Il s’est heurté à la lourdeur de la bureaucratie chinoise, contraint d’attendre deux ans pour avoir le droit d’ouvrir un magasin ou d’importer.

Mais M. Geiger s’est accroché à son intuition : « Dans une vie antérieure, j’avais visité des usines chinoises et j’avais été impressionné par leur obsession de la réussite ». Aujourd’hui, l’Europe ne représente que 20 % de son chiffre d’affaires, contre 49 % pour l’Asie. Le groupe est coté à la bourse de Hong Kong depuis 2010.

Source Le Monde

→ZODIAC AEROSPACE avec OLIVIER ZARROUATI, PDT DU DIRECTOIRE 

  • Activité: équipementier aéronautique (systèmes de sauvetage et la protection en vol, sièges et l’aménagement des cabines, jaugeage, circulation et inertage du carburant, oxygène, distribution de l’électricité, commandes de vol, freinage, gestion de systèmes, de l’eau et des déchets)
  • Date de création: 1896 – devenu Zodiac Aerospace en 2007, après la cession de sa branche marine
  • Lieu: Plaisir (78)
  • CA : +7,2% à 4 172,6 M€
  • Effectif:  30 000
Olivier Zarraouti | Zodiac Aerospace
Olivier Zarraouti | Zodiac Aerospace

A la tête du groupe, Olivier Zarrouati, 53 ans. Un bon élève : diplômé de Polytechnique en 1980, de Supaéro en 1982, il a passé toute sa vie non le nez en l’air, mais les mains dans le moteur du secteur. D’abord ingénieur au Centre national d’études spatiales (Cnes), il travaillait chez Intertechnique, un spécialiste des équipements nécessaires au vol (jauges de carburants et capteurs divers), lorsque la société est rachetée par Zodiac en 1999. Le groupe, coté, lui offre un nouvel espace. Après avoir dirigé les équipements de sécurité aérienne, il devient directeur général des activités aéronautiques du groupe en 2006.

L’année suivante, Zodiac décide de se recentrer, précisément, sur ses activités liées au trafic aérien, et de vendre sa branche Marine, moins porteuse. Olivier Zerrouati apparaît presque naturellement comme le pilote qu’il faut à l’avion. Il devient président du directoire.

Zodiac se targue d’afficher une croissance de 15% en moyenne sur les 15 dernières années. Olivier Zerrouati s’inscrit dans cette tradition, 2013-2014 devant, selon lui, marquer une nouvelle progression pour la société. Il compte, pour cela, à parts égales sur les efforts commerciaux (même si le groupe est très exposé aux évolutions de la parité euro/dollar, un de ses principaux handicaps) et sur les acquisitions. Avec un crédo : cela ne sert à rien d’aller se battre sur de gros marchés. Il faut viser les équipements de niche, comme les sièges premiums, les équipements de confort, bâtir des offres complètes de façon à devenir incontournable.

C’est ce qui permet à Zodiac d’être présents sur les principaux programmes des constructeurs – et les plus prometteurs. Le Boeing 787, en phase de montée en cadence, Airbus A350 XWB, en phase d’essais en vol, et CSeries, le nouvel avion régional de Bombardier… Il y a un peu de Zodiac dans chaque avion. Olivier Zarrouati est presque aussi incontournable que les équipements commercialisés par sa société, lui qui est aussi président du Groupe des équipementiers aéronautiques (GEAD) du puissant Gifas, Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales.

Source : L’Opinion Nov 2013

→LA TRIBUNE DE GRÉGOIRE SENTILHES

Grégoire Senthiles
Grégoire Senthiles

Alors que se sont tenues, il y a quelques mois, les Assises du financement de l’investissement et de l’innovation, le paradoxe est détonant. Les banques centrales impriment depuis 2008, de l’argent à un rythme sans précédent, les investisseurs institutionnels n’ont jamais géré autant de liquidités, allouées à plus de 80 % en produits de taux aux rendements décroissants (autour de 2 % par an à peine), l’épargne des ménages français se situe à plus de 16 % – la 4e au monde – dans une fuite en avant de « prévoyance ». Les Apple, Google, Facebook, SalesForce.com, Tesla, stars de la troisième révolution industrielle, atteignent des capitalisations boursières ou lèvent des montants records en Bourse sur le Nasdaq… Pendant ce temps-là, les entreprises du Mittelstand français, elles, manquent de fonds propres : seuls 6 milliards d’euros ont été investis en 2013, contre 11 milliards d’euros en 2007, et seulement 18 investissements de plus de 15 millions d’euros ont été réalisés en 2013. Une insulte à notre intelligence collective pour un pays qui se veut encore la 5e puissance économique au monde. La France n’a jamais accusé un tel retard en matière d’entreprises de taille intermédiaire (4 600 ETI), par rapport à l’Allemagne (12 800), la Grande Bretagne (10 000) ou l’Italie (8 500). Les entreprises de taille moyenne représentent près de 28 % du PIB en France, contre 40 % en Italie

Les entrepreneurs et les ETI de demain sont pourtant la clé en matière de création d’emplois : depuis vingt ans, 88 % des emplois ont été créés par les PME et 57 % des emplois créés l’ont été par les 5 % de PME qui grandissaient le plus vite. Comment s’étonner que l’Allemagne ait un taux de chômage de 5,9 % – et 11 % chez les jeunes de moins de 25 ans –, alors que, pour la France, il est respectivement de 10,9 % et de 24 %. Le « French Paradox » : les ETI de demain, moteurs de l’économie française, ne trouvent pas de relais pour financer leur croissance en fonds propres auprès de leur écosystème financier.

En témoignent les marchés de capitaux, Alternext et Euronext-B et C, qui n’ont permis de lever, en 2013, que 255 millions d’euros, contre 22 milliards de dollars pour le Nasdaq, un marché du capital investissement qui a atteint 6,5 milliards d’euros en 2013, des fonds de capital-risque et de capital développement souvent cantonnés à des tailles inférieures à 200 millions d’euros. Ce qui laisse le champ libre aux grands acteurs anglo-saxons ou chinois pour investir dans nos sociétés les plus prometteuses, telles Free ou Vente-privee.com, pour les investissements en capital au-delà de 15 millions d’euros.

(…) Or, c’est en renforçant l’investissement en fonds propres dans les champions de la troisième révolution industrielle, que les entreprises françaises retrouveront leur capacité à innover, à investir et à recréer ainsi de la valeur ajoutée et des marges essentielles au retour de leur compétitivité. Mais, depuis longtemps, dans notre beau et vieux pays, le principe de précaution, maintenant intégré dans la Constitution, a gangrené les esprits et rendue bien « stérile » l’orientation de l’épargne des Français, dans l’économie réelle.

(…) Capital Investissement

Un retard de plus en plus prononcé des investissements en actions cotées et actions non cotées se creuse, au risque d’anémier l’économie réelle du pays. (…) Les champions du CAC 40 ne s’y sont pas trompés. Comme l’indique l’évolution de la structure de leur capital depuis dix ans, ils se financent au travers des marchés, de moins en moins en France, et de plus en plus à l’étranger. Jean Laurent Bonnafé, administrateur-directeur-général du groupe BNP Paribas, rappelait en août dernier (3) : « L’économie française va devoir engager la désintermédiation de son financement, qui passait essentiellement par les banques, et qui passera de plus en plus, comme aux Etats-Unis, par les marchés, y compris pour les PME et ETI .»

Capital patience

Quelles clés pour sortir de cette impasse, aussi bien réglementaire que culturelle, caractérisée par une épargne abondante mais peu investie dans nos entreprises ? Euronext a repris son indépendance et mise son développement sur les nouvelles formes de désintermédiations, en particulier à destination des PME et ETI. La BPI a été créée. France Investissement, qui avait permis d’orienter près de 6 milliards d’euros, entre 2007 et 2012, vers les PME, ne demande qu’à renaître de ses cendres. Les pouvoirs publics ont ouvert la voie avec la réforme prometteuse de l’assurance-vie, qui, forte de ses 1 500 milliards, a vocation à irriguer davantage le tissu capitalistique de l’économie réelle française, et semble accueillie positivement par les assureurs. L’épargne salariale, qui s’élève à près de 100 milliards d’euros, est aussi une épargne longue et constitue également une piste prometteuse. La cotation de véhicules d’investissement, capables de faire du « capital patience » et d’investir des montants significatifs au capital des ETI de demain, doit être l’un des moteurs du « sursaut » économique français. Les outils du passé ne suffiront pas pour mobiliser les capitaux, pourtant à portée de main, qui nous font défaut. L’enjeu est de passer rapidement de 6 à 17 milliards d’euros par an d’investissement dans les PME et ETI françaises. Onze milliards de plus par an, 33 milliards sur trois ans, c’est 10 millions d’euros en moyenne à investir en plus, de manière sélective, dans près de 10 % des 28 800 entreprises de taille moyenne qui sont les mieux placées pour devenir les ETI de demain.

(…)La France emprunte, y compris sur les marchés étrangers, à des taux qui sont les plus bas de son histoire, grâce précisément à la taille de notre épargne disponible. Le monde, comme l’Europe, sont prêts à investir sur la France, si nous faisons preuve de confiance en investissant nous-mêmes dans notre économie réelle. C’est ainsi que nous passerons de 4 600 à 10 000 ETI pour retrouver la compétitivité et créer le million d’emplois supplémentaires dont la France a tant besoin.

Publiée dans l’Opinion