mesdocteurs
Les « émissions événementielles de l’été » : L’ubérisation et le renouveau des professions libérales, avec Legalvision, Mesdocteurs.com, La Compagnie Fiduciaire : c’était au Business Club (rediff)
REDIFF : Au Business Club de France
Uniquement sur BFM Radio!
→ Diffusion : samedi 26 aout 2017 à 7h et dimanche 27 aout à 14h
Première diffusion : samedi 29/4/2017 à 7h | dimanche 30/4/2017 à 14h
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DOSSIER SPÉCIAL
LE RENOUVEAU DES PROFESSIONS LIBÉRALES: SIMPLIFICATION, DIGITALISATION, UBÉRISATION !
NOS INVITÉS
- Séverine Grégoire, cofondatrice de MES DOCTEURS.COM
- Grégoire Leclercq, cofondateur de l’OBSERVATOIRE DE L’UBÉRISATION et président de la FÉDÉRATION DES AUTO-ENTREPRENEURS (FEDAE)
- Loïc le Goas, fondateur de LEGALVISION
- Jean-Philippe Romero, président de LA COMPAGNIE FIDUCIAIRE
(Ré)écouter et télécharger cette émission:
Séverine Grégoire, cofondatrice de MESDOCTEURS.COM
Cette start-up a peut-être la solution face à l’explosion des délais d’attente médicaux
Mesdocteurs, Doctolib, Mondocteur Difficile de différencier les start-up de l’e-santé ! Séverine Grégoire. Doctolib et Mondocteur proposent la prise de rendez-vous en ligne chez un médecin. Notre plateforme digitale Mesdocteurs permet de lui poser des questions directement. Face à un problème de santé, les gens se précipitent sur Internet, mais les informations n’y sont pas fiables, et souvent anxiogènes. Sur Mesdocteurs, plus de 270 médecins sont joignables sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Vous échangez avec eux par écrit, avec la possibilité d’envoyer des photos, ou en visioconférence.
A quel prix ?
Une seule question coûte 5,90 euros pour une réponse en moins de 15 minutes, 3,90 euros pour une réponse en quarante-huit heures. Pour échanger en temps réel avec le médecin, c’est 1,90 euro la minute.
Quelles sont les questions les plus fréquentes ?
Sur les 150 demandes quotidiennes, 90 % portent sur des spécialités, surtout en gynécologie, pédiatrie, dermatologie et ORL, car les délais de rendez-vous chez les spécialistes s’allongent.
Vous avez trouvé le remède aux déserts médicaux ?
C’est une solution, mais nous ne répondons pas uniquement à ce problème. Nous offrons aussi un accès facile à la santé, à l’heure où les jeunes vont de moins en moins chez le médecin. Et nous pouvons intervenir beaucoup plus tôt dans la prise en charge de certaines pathologies pour remettre le patient dans le parcours de santé.
Encore faut-il le convaincre d’utiliser Mesdocteurs !
Nous ne travaillons qu’avec des médecins, tous inscrits au Conseil de l’ordre. Ce sont des jeunes qui s’installent, des femmes à mi-temps. Ils répondent quand ils veulent, comme dans leur cabinet où ils sont de plus en plus sollicités par mail ou SMS par leur patientèle. La différence, c’est que sur notre plateforme hébergée chez un spécialiste des données de santé, les échanges sont sécurisés.
Quel est votre dernier succès ?
Monshowroom, ma première entreprise lancée en 2006. Nous n’avions aucune expérience entrepreneuriale avec Chloé Ramade, qui est aussi cofondatrice de Mesdocteurs. Nous avons levé de l’argent auprès de business angels, puis de fonds d’investissement, et nous avons vendu la société à Casino. Nous avons connu tout le cycle d’investissement d’une start-up, et ça, c’était génial ! (dans Challenges)
LES CHIFFRES CLÉS DE MESDOCTEURS.COM
- Activité: plateforme en ligne de consultation médicale
- Date de création: 2015
- Lieu: Carnoux en Provence (13)
- Effectif: une dizaine
- Séverine Grégoire est aussi la cofondatrice de MonShowroom, revendu à Casino en 2012
- 270 médecins joignables sept jours sur sept, 24 heures sur 24
- 150 questions par jour
- Levée de fond de 1,2 millions dès le lancement en Janvier 2016 auprès de 2 investisseurs reconnus (Omnes et Partes)
La téléconsultation est autorisée en France mais elle nécessite au préalable un accord de l’Agence régionale de la santé (ARS). “Un processus lourd qui aura duré plus de six mois”, précise Séverine Grégoire, co-fondatrice de la start-up.
LE MODÈLE ÉCONOMIQUE
MesDocteurs.com touche une commission de 50 % sur le service B to C. Mais également une activité BtoB : nous travaillons avec des assureurs et des mutuelles, auprès desquels nous proposons notre service en marque blanche et en marque grise. Ces acteurs peuvent donc proposer par ce biais MesDocteurs à ses bénéficiaires.
LA VISION DE L’« UBÉRISATION »
Séverine Grégoire – MesDocteurs : « Le digital, un effort à faire pour ne pas connaître le syndrome Kodak »
Pourquoi être passé de la mode, avec Monshowroom, à l’e-santé avec MesDocteurs ?
Cette histoire est déjà le fruit d’une nouvelle envie d’entreprendre ensemble (avec Chloé Ramade et Nicolas Orofino, NDLR). A titre personnel, nous étions très intéressés par l’e-santé. Nous nous sommes aperçus qu’il était devenu courant de googliser ses symptômes, nous étions les premiers à le faire car nous courions après le temps, et absorbés par l’aventure Monshowroom, nous ne l’avions pas forcément pour aller chez le médecin. Or, on s’angoissait à lire le contenu des forums, et nous avons commencé à réfléchir à un système qui replace le médecin au cœur de ces recherches.
Le digital est un enjeu pour beaucoup d’entreprises. Elles ont cet effort à faire si elles ne veulent pas connaître le syndrome Kodak, qui a fermé pour cause de non anticipation du virage technologique qui s’amorçait… Les grandes boîtes ont tout intérêt à s’inspirer des start-up comme la nôtre, qui ont su montrer la voie en la matière, et capitaliser sur le numérique. Sachant que la clé du digital reste l’agilité : il faut savoir aller vite, s’adapter et avancer.
Le Numerique Lab a abordé la question de l’ubérisation… Selon vous, est-ce le mal, comme tend à le penser l’inconscient collectif ?
L’écueil, c’est que derrière le vocable ubérisation, on range tout et n’importe quoi. On nous présente parfois comme l’Uber de la santé. Or, Uber est décrié parce qu’on pense qu’il fait appel à des non-professionnels pour proposer un service assumé initialement par un corps de métier bien identifié. Ce qui n’est pas du tout le cas de MesDocteurs, qui a constitué une équipe composée à ce jour de 165 médecins, généralistes et spécialistes. Ces derniers sont rémunérés pour des prestations globales, puisqu’en plus de leurs réponses aux internautes, ils nous fournissent aussi du contenu rédactionnel publié sur le site. Donc, nous ne faisons pas appel aux profanes, et n’utilisons pas davantage d’algorithmes. Un système qui a trouvé l’adhésion des utilisateurs, puisque nous traitons à présent quelques 150 questions par jour. (dans La Tribune)
Loïc Le Goas, cofondateur de LEGALVISION
LegalVision, en forte croissance, bouscule le secteur juridique depuis Bordeaux
La startup bordelaise LegalVision qui propose aux entreprises d’effectuer leurs opérations juridiques simples en ligne devrait finaliser une levée de fonds de 300.000 euros d’ici à fin mai. Elle compte plus de 500 clients et enregistre une croissance mensuelle de 30 %.
Créer son entreprise, transférer son siège social ou encore modifier l’objet de sa société. La startup LegalVision, créée en 2015 à Bordeaux, propose aux TPE et PME d’effectuer 35 opérations juridiques en ligne, « uniquement des actes simples et standards qui, cela dit, représentent 90% des opérations juridiques. Nous proposons une sorte de guichet unique des formalités », explique Loïc Le Goas, directeur général de LegalVision et l’un des trois cofondateurs.
Un secteur bousculé
« On bouleverse le secteur », reconnait-il.
« Depuis 40 ans, les opérations juridiques étaient le monopole des experts-comptables, avocats et notaires. Nous arrivons effectivement sur ce marché en proposant à nos clients de réaliser des démarches en ligne en 10 minutes aujourd’hui, en 3 clics demain avec l’intégration de la data publique. Par ailleurs, nos prix sont bas, 139 euros HT pour une création de société, contre 1.000 habituellement. Un prix qu’il est possible de pratiquer dans la mesure où tout est automatisé. Certains professionnels se sentent attaqués tandis que d’autres comprennent ce que l’on fait, sachant que cela fait 15 ans que ce concept alternatif existe aux Etats-Unis« , explique Loïc Le Goas.
Levée de fonds de 300.000 euros
LegalVision bouscule d’autant plus le secteur juridique qu’elle enregistre une croissance mensuelle de 30 % depuis septembre 2016. Elle compte à ce jour plus de 500 clients et pour faire face à une demande de plus en plus forte, LegalVision va ouvrir son capital aux investisseurs. La startup devrait finaliser une levée de fonds de 300.000 euros d’ici à fin mai 2017, la première de son histoire.
« Cette levée de fonds va nous permettre de recruter afin de nous faire connaître auprès du plus grand nombre, d’optimiser l’expérience utilisateur et de proposer encore plus de services à nos clients », affirme Loïc Le Goas.
Aujourd’hui concentré sur le droit des sociétés, LegalVision proposera cet été de nouveaux services en droit du travail et en matière de recouvrement de facture impayée.
Démarchée par de nombreux incubateurs parisiens, la startup a choisi de conserver son équipe juridique à Bordeaux pour poursuivre son développement et sa croissance. Elle fait déjà partie des pépites choisies par l’accélérateur Héméra, « ravi d’accompagner une équipe dynamique, ambitieuse et internationale », selon les mots de Benoît Droulin, associé d’Héméra. LegalVision a pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 800.000 euros dans les 12 mois suivant la levée de fonds, 1,5 M€ dans les deux ans.
500 opérations juridiques en 2016
Les opérations le plus couramment effectuées par les entreprises sur le site de LegalVision sont celles relatives au changement de siège social mais pour toutes les demandes, la démarche est identique.
« Les entreprises doivent répondre à quelques questions, cela prend 5 minutes à l’issue desquelles il est possible de pré visualiser ses documents. Ils sont ensuite signés, en ligne toujours, et déposés au greffe par nos experts sous 48 heures. Dans les 10 jours qui suivent, les entreprises reçoivent leur K-bis et statuts à jour par e-mail et par courrier. 50 % du travail est effectué par l’entreprise elle-même. Un expert juridique est également disponible par téléphone pour de l’accompagnement.«
500 opérations juridiques ont été réalisées en 2016. L’objectif est de parvenir à 3.000 d’ici à fin 2017. LegalVision cofondée par un avocat, un webmarketeur et un développeur, compte aujourd’hui 5 salariés. (dans La Tribune)
JEAN-PHILIPPE ROMERO – LA COMPAGNIE FIDUCIAIRE
Deux ans déjà que l’ubérisation de l’expertise comptable est en marche. L’essor du numérique et ses évolutions économiques, technologiques et sociétales ont fait évoluer les exigences des entreprises clientes des cabinets d’expertise comptable. Leurs dirigeants attendent aujourd’hui des services leur offrant plus d’autonomie, d’efficacité et une gestion simple et rapide de leur quotidien.
Forcée de s’adapter à ces nouvelles demandes, la profession comptable réagit en repensant, réorganisant et étoffant ces domaines de compétences. Certains cabinets se digitalisent et déploient des plateformes collaboratives permettant l’automatisation de certaines actions chronophages, telles que les tâches de saisie, coûteuses et sans réelle valeur ajoutée. Mais d’autres missions ne pourront jamais être remplies par des machines et c’est en cela que cette disruption devient vertueuse.
Face à cette transformation, la Compagnie Fiduciaire propose aujourd’hui une solution moderne répondant aux exigences des entrepreneurs d’aujourd’hui et de demain. Baptisé iZzy, cet outil de gestion en ligne permet de piloter en temps réel de l’activité. Simple, collaborative et interactive, iZzy est une plateforme en ligne accessible 24h/24, 7j/7, permettant aux dirigeants de gérer leur entreprise au jour le jour, tout en bénéficiant de l’accompagnement de leur expert-comptable.
« La Compagnie Fiduciaire conserve, en effet, son fonctionnement habituel : tous les clients rencontrent physiquement leur collaborateur et leur expert-comptable pour un suivi personnalisé et profitent, parallèlement, d’iZzy, un espace qui leur est dédié pour rester toujours informés sur leur activité », livre Mathieu Chauveau, expert-comptable, chef de projet iZzy. Depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone, l’entrepreneur peut, en quelques clics seulement, accéder à des indicateurs de gestion et des tableaux de bord, stocker des documents, éditer des factures ou encore suivre l’actualité comptable, fiscale, juridique ou sociale.
Mars 2017 – Transformation numérique : la Compagnie fiduciaire lance sa solution Izzy
Le groupe d’expertise comptable Compagnie fiduciaire, qui a créé ces deux dernières années deux sociétés, « Ça compte pour moi » et « Ça crée pour moi », proposant à ses clients des solutions 100 % digitales, vient de lancer son offre numérique Izzy, destinée à ses clients traditionnels. Une nouvelle étape dans la transformation numérique de la société.
Après avoir créé un cabinet 100 % digital « Ça compte pour moi » puis un service 100 % dédié à la création d’entreprise « Ça crée pour moi », le groupe Compagnie fiduciaire, cabinet d’expertise comptable et de commissariat aux comptes créé il y a 35 ans à Bordeaux, lance sa solution Izzy, dédiée à la relation client classique.
« Nous étions en tant qu’associés interpellés sur la simplification de nos tâches. Nous avons organisé un brainstorming sur le thème « le cabinet du futur », nous avons imaginé le cabinet idéal où tout est merveilleux. Ensuite, nous avons confronté cet idéal aux normes, règles, lois et autres choses impossibles. En parallèle, il a fallu anticiper l’arrivée d’acteurs internationaux comme Quickbooks. La tenue comptable est un élément très significatif dans la profession donc il faut être capable d’être compétitif sinon notre activité est vouée à disparaître« , explique Jean-Philippe Romero, PDG de la Compagnie fiduciaire qui, avec 500 collaborateurs, quelque 11.000 clients et 22 sites dans le grand Sud-Ouest de la France ainsi qu’à Paris, réalise un chiffre d’affaires de 37 M€.
« Ça compte pour moi » est créée début 2015, suivra un an plus tard « Ça crée pour moi » qui permet au client d’être 100 % autonome pour sortir les statuts de sa société. Les associés du cabinet sont partis d’une page blanche pour savoir comment digitaliser leurs actions et y mettre de la valeur ajoutée.
Pilotage de l’entreprise en temps réel
« En inventant cet outil qui est un agrégateur de données bancaires, nous remplissons nos activités d’experts-comptables par Internet. Nous présentons nos bilans par web conférence, donc nous avons complètement dématérialisé cette relation, même si derrière l’ordinateur il y a un collaborateur qui connaît le client. Izzy a été conçue dans le même esprit sauf que le client continue à rencontrer physiquement son expert-comptable. Il s’agit en fait de deux mondes différents, nous n’avons pas eu de clientèle qui a glissé de l’un à l’autre. Les 100 % digitaux sont de nouveaux clients. »
Izzy, qui se présente comme un outil de gestion en ligne pour un pilotage en temps réel de l’activité de l’entreprise, propose plusieurs niveaux de service. Pour convaincre ses clients traditionnels, dont certains se montrent réticents, à l’inverse des clients de « Ça compte pour moi » qui sont souvent aussi clients de banques en ligne et sont donc déjà convertis au numérique, la Compagnie fiduciaire offre pour l’instant sa solution Izzy, lancée fin 2016. « Mais ça ne durera pas », prévient le PDG. Car la démarche a nécessité des investissements importants, que la société tient à garder confidentiels, tout juste concédant qu’il s’agit d’investissements lourds, en termes financiers, humains, « parce que nous avons internalisé la solution, nous voulions maîtriser l’outil », rappelle Jean-Philippe Romero. Et ce n’est pas fini.
Veille technologique
« C’est un investissement permanent. Certaines choses marchent, d’autres moins, donc c’est du développement en permanence. Il faut regarder ce qui se passe dans notre métier, surtout en dehors de la profession, dans le monde du digital. Aujourd’hui c’est formidable : nous avons des idées tous les jours, ça fourmille, moi ça m’enthousiasme, nous ne sommes encore qu’au début de ce que nous pouvons faire, puisqu’il faut également regarder ce que font les autres prestataires de service comme les banques ou les assurances. »
Une veille technologique très importante, qui se fait en parallèle des retours des clients, pour ne pas proposer des services qui ne convaincraient pas et nécessitent aussi d’être suivis en interne. Car la révolution est aussi à l’intérieur de l’entreprise.
« L’enjeu c’est de retirer du temps pour le mettre au service du conseil, de l’écoute, du travail sur les hypothèses budgétaires : c’est un service intéressant à coût ISO pour le client. Et cela nous permet d’améliorer notre relation client. » (dans La Tribune)
LES CHIFFRES CLÉS DE LA COMPAGNIE FIDUCIAIRE
- Activité: groupe d’expertise comptable
- Date création: 1980
- Siège: Bordeaux
- CA: 37 M€
- Effectif: 500 collaborateurs
- 11.000 clients
- 22 sites dans le grand Sud-Ouest de la France ainsi qu’à Paris
GRÉGOIRE LECLERCQ – COFONDATEUR DE L’OBSERVATOIRE DE L’UBÉRISATION
«On considère que tous les services auront été uberisés d’ici 2018», analyse Grégoire Leclercq
Il est co-auteur du livre « Ubérisation, un ennemi qui vous veut du bien ? » paru en novembre 2016 chez Dunod
3 questions à Grégoire Leclercq
Que recoupe véritablement l’ubérisation de l’économie?
Ubériser consiste à modifier profondément une chaîne de valeur par un nouveau modèle économique qui tire parti des nouvelles technologies. Le phénomène est la croisée de trois tendances de fond : la révolution digitale qui ne cesse de monter en puissance, la révolution de la consommation qui joue à merveille sur la manière dont le consommateur évolue en étant plus exigeant, en faisant confiance aux acteurs nouveaux, en voulant tout noter, partager… Le troisième levier est lié à l’essor de l’économie indépendante avec les freelances, les autoentrepreneurs ou les slashers, qui constituent une force de talents mobilisables.
Parmi les secteurs considérés comme » ubérisés « , on compte beaucoup d’activités de service, mais pas le commerce…
On n’ubérise pas le commerce en tant que tel car nous ne pouvons pas tous devenir des petits entrepôts en puissance. En revanche, on le modernise en lui ajoutant des services, qui eux peuvent être ubérisés. Il peut donc tout de même y avoir une forte modification de la chaîne de valeur entre acteurs nouveaux et traditionnels. Cet été, on a par exemple vu naître une vraie tendance de fond autour de plateformes mutualisées capables, pour certaines, d’agréger environ 100 000 indépendants. Une start-up comme BeeBoss discute avec des acteurs majeurs de la distribution et des pure players. En ayant recours au travail indépendant à travers ces plateformes, les distributeurs peuvent externaliser un service existant ou enrichir leur offre. Maintenant que ce phénomène est lancé, les grandes chaînes de distribution auront 18 mois maximum pour s’y adapter.
En quoi l’ubérisation peut-elle être » l’opportunité du siècle » ?
Il faut essayer d’en tirer le meilleur et d’éviter le pire. L’ubérisation est un vrai levier de croissance et une source d’emplois sur des secteurs qui n’avaient sans doute pas assez innové. Les 40 plateformes nées entre 2015 et cet été ont créé environ 1000 emplois directs et des dizaines ou des centaines de milliers d’emplois induits. En 2016, 80 000 autoentrepreneurs ont travaillé avec une plateforme et certains en gagnant très bien leur vie. La France est, avec les Etats-Unis et le Royaume Uni, le pays où l’économie collaborative et l’économie de plateformes sont les plus développées, loin devant l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne. L’écosystème français favorise aussi les opportunités de développement à l’international. Si on finance bien ces entreprises, elles pourraient rapidement devenir des champions à l’échelle mondiale. La menace la plus importante se situe autour de la requalification des contrats de travail, qui est une épée de Damoclès sur les patrons. Le système social devra aussi être amélioré et pourrait devenir un élément de fidélisation des plateformes pour leurs indépendants. (dans E-commerce mag)
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