patrick robin
Patrick Robin: « ne laissons pas les GAFA grignoter l’e-commerce français ». C’était au Business Club (podcast)
INÉDIT EN ÉTÉ
Dans le Business Club de France | Uniquement sur BFM Business Radio
→ Diffusion : samedi 16/07/2016 à 7h et 20H (nouvel horaire d’été) | dimanche 17/07/2016 à 15h
TALK 1 & 2 : KARAVEL – PROMOVACANCES rachète FRAM
TALK 3 & 4: Il a fondé 28 entreprises! Patrick Robin lance Easy Life Premium
TALK 3 & 4 : PATRICK ROBIN, managing partner d’Avolta partners
Dans une récente tribune, Patrick Robin nous alertait: « Amazon Prime Now sera la pierre tombale de nombreux distributeurs français ».
Pour écouter, réécouter ou télécharger (clic droit) cet entretien :
Extrait de la chronique :
Amazon Premium et Amazon Now sont la pelle et la pioche qui enterreront des centaines de marques et d’enseignes qui persistent à croire qu’elles ont encore le temps de bâtir des ripostes isolées. Des centaines de marchands qui, lors de cérémonies secrètes appelées «Codir», psalmodie en coeur la formule magique «Encore un peu…Encore un peu…Encore un peu…».
Encore un peu… de l’ancien modèle «qui génère (encore) 90% de notre CA !» lance-t-ils souvent avec fierté (pas de quoi en être fier justement !),
Encore un peu… de nos bonnes vieilles organisations,
Encore un peu… de ces budgets d’innovation trop faibles,
[…]
Et surtout, encore un peu… s’arcbouter sur la facturation des frais de livraison sous prétexte que ça coûte cher (ce qui coûte cher, c’est de perdre un client pour toujours) !
L’intégralité est ICI
→On revient avec lui sur l’état du commerce de détail en France et sur les solutions pour s’affirmer face aux géants américains ou chinois.
PATRICK ROBIN, SERIAL ENTREPRENEUR
Ses débuts
Patrick Robin est un entrepreneur né. A 21 ans, il crée sa première ‘ boîte ‘ avec les indemnités de licenciement de son premier et dernier emploi salarié.
Publicitaire (vente d’espace sur les camions, création de Régie On Line), éditeur (un gratuit sur la photo en 1977, des livres d’art avec Love Me Tender, reprise de Photo-Revue qu’il remonte et revend, des magazines comme Internet Reporter), agent (L’agence des stars, grâce à laquelle Thierry Lhermitte a vanté les mérites de la carte American Express ou Valérie Kapriski ceux de Rodier), Minitel rose, jeux sur Minitel…
Et puis un jour de 1994, Patrick Robin croise Internet. Il crée en 1995 Imaginet « FAI, hébergeur, agence » revendu en 1998 pour 120 millions de francs (18,3 millions d’euros) à Colt Telecom.
Aujourd’hui, Patrick Robin est managing partner chez Avolta Partners, créée en janvier 2014, est une banque d’affaires (boutique m&a) spécialisée dans les levées de fonds. Son rôle est d’accompagner des entrepreneurs dans des opérations de capital (des levées de fonds, des cessions ou encore des opérations de fusion / acquisition). Depuis février 2016, Patrick Robin a lancé Easy Life Premium (société créée en juin 2015).
Patrick Robin est aussi à l’origine de:
- 24h00/Boosket, revendu en 2013 au groupe Webedia pour partie et à l’agence Grenade & Sparks
- ImagiNet (fournisseur d’accès et agence web): L’un des tout premier fournisseur d’accès internet en France. ImagiNet lanca le premier abonnement forfaitaire : 150 F heures de connexion illimitées
- ROL (Régie On Line): ROL fut la première régie publicitaire internet en France
EASY LIFE PREMIUM
Easy Life Premium : les distributeurs face à Amazon Premium (LSA Conso)
Easy Life Premium est un service permettant aux internautes de bénéficier des livraisons et des retours de manière illimitée auprès de retailers partenaires. Sous forme d’abonnement, EL’P se positionne comme une alternative à Amazon Premium, un choix supplémentaire pour les consommateurs, et une manière pour les retailers d’unir leurs forces dans l’adversité.
De but en blanc, Patrick Robin, CEO d’Easy Life Premium, tient à être clair : « il ne s’agit pas d’être contre Amazon, mais de proposer une alternative, un choix supplémentaire aux consommateurs ». Easy Life Premium (EL’P), dont la plateforme a été mise en ligne il y a dix jours à peine, propose en effet aux cyberacheteurs une offre d’abonnement transversale consistant à bénéficier des livraisons et des retours gratuits et illimités auprès d’un panel de distributeurs traditionnels, de pure players et de grandes marques. Son tarif ? 49 euros par an. Pour l’heure, EL’P compte une quinzaine de partenaires – trente aurait déjà donné un accord de principe – parmi lesquels Ooshop (Groupe Carrefour), Etam, Spartoo, Oscaro ou encore Naf Naf. « Nous visons, dans l’absolu, les acteurs numéros un et deux sur les catégories de produits alimentaires, mode, maison et déco, bricolage, beauté, enfants et sport », précise Patrick Robin (photo ci-dessous). Ce service est le fruit d’une idée née il y a six ans, et n’a pour l’heure, aucun équivalent en France.
Freiner la gloutonnerie d’Amazon
EL’P s’appuie sur un constat simple : la croissance et le succès d’Amazon sont –entre autres-portés par la puissance de son offre de livraison en 24h gratuite et illimitée, Amazon Premium (‘Prime’ aux Etats-Unis). Sur la période des fêtes de fin d’année en 2015, le géant du e-commerce a annoncé avoir recruté trois millions de membres adhérents supplémentaires.
Si Amazon se garde bien de communiquer le nombre total de ses abonnés Premium (ou ‘Prime’), le Consumer Intelligence Research Partners, l’estime à 54 millions rien que pour les Etats-Unis (Chiffre janvier 2016, source). Selon nos informations, en France à l’automne 2015, Amazon compterait deux millions d’adhérents au programme ‘Premium’, un chiffre en hausse et qui pourrait bien doubler en 2016.
L’adhérent Prime, deux fois plus dépensier
Un chiffre colossal qui met par ailleurs en lumière le gap existant entre les membres et les non membres du programme en termes de dépenses réalisées sur la plateforme. En effet, aux Etats-Unis, tandis que les membres ‘Prime’ dépenseraient en moyenne chaque année 1 100 dollars sur la plateforme, les autres clients du site ne dépenseraient ‘que’ 600 dollars. Autrement dit, quasi deux fois moins. « Les frais de livraison sont une douleur pour de nombreux cyberacheteurs. Environ 53% d’entre eux abandonnent leur panier d’achat sur un site à cause du montant des frais de livraison. Aussi, 87% d’entre eux ont une démarche proactive avant de confirmer leur commande. Souvent ils recherchent sur Internet un code promo afin d’économiser le prix de la livraison », souligne Patrick Robin. Une réalité qu’Amazon a bien compris, et cela, depuis longtemps.
Un client capté par Amazon Prime est perdu pour les autres distributeurs
Pour les retailers, face à cette montée en puissance d’Amazon, et a sa capacité à gagner de nouveaux clients, il y a urgence à réagir. « Selon une étude de Business Insider Intelligence, en 2013, 2% des clients Walmart étaient également membres de l’offre Amazon Prime. En 2014, ce taux est passé à 8%, soit une croissance de 400% en une année. Dans le même temps, si 12% des clients Amazon non-membres Premium sont aussi clients chez Walmart, seuls 0,9% de clients Walmart sont à l’inverse, membres de l’offre Amazon Prime ». En clair, un client membre de l’offre Amazon prime, est un client perdu pour les autres distributeurs. Or, il est coutume de dire que la France a quelques années de retard sur les Etats-Unis. C’est pourquoi, dans une logique d’anticipation, il est tout à fait possible d’imaginer que le même phénomène se reproduise sur le marché hexagonal dans les mois à venir. Sauf que cette fois, ce fameux ‘retard’ européen pourrait bien être une opportunité à saisir. « Aucun marchand ne peut lutter seul contre Amazon, la seule solution est de jouer collectif », estime Patrick Robin.
Amortir l’abonnement en huit semaines
Easy Life Premium part avec un désavantage. Si la formule propose les livraisons et les retours gratuits de manière illimitée pour l’internaute, elle ne peut garantir l’arrivée des colis en 24h. Chaque marchand conservant en effet les pleins pouvoirs sur la livraison des commandes, et tous n’ont pas la capacité aujourd’hui d’assurer des livraisons express en une journée. « En revanche, nous pouvons capitaliser sur la force et la puissance des marques avec lesquelles nous travaillons ». Selon des études réalisées en amont du lancement d’EL’P, les internautes sont prêts à s’abonner si et seulement si, leur abonnement est amorti en 8 semaines. Une condition qui ne peut être remplie uniquement si l’e-acheteur réalise plus de trois achats par mois, et s’il dispose de la largeur d’offre nécessaire pour satisfaire cette fréquence d’achat.
Levier marketing pour les marchands
Pour les distributeurs, les avantages seraient multiples. Tout d’abord, les modalités de livraison étant devenues un argument marketing fort pour les e-marchands, adhérer à ce programme serait l’assurance de s’offrir à moindre coût, un canal d’acquisition de clients supplémentaire. « Aussi, nous le voyons bien avec les différences de montants dépensés entre les membres et non membres du programme Prime, c’est l’assurance d’une augmentation du taux de conversion grâce à un repeat business plus important ». Aussi, grâce aux paiements des abonnements réalisés par carte bancaire, EL’P pourrait quasiment garantir un taux de fraude proche de 0%. Enfin, Easy Life Premium reverse aux distributeurs adhérents 30% du montant des abonnements souscrits par les e-acheteurs. Et pour Patrick Robin, le but est clair : atteindre un million d’internautes abonnés d’ici fin 2017. Un objectif atteignable qui répond toutefois à un enjeu de communication important. « Le logo de notre service, la coccinelle, doit devenir un label et un réflexe dans l’esprit des consommateurs ». Outre une campagne en télévision courant d’année 2016, EL’P fera l’objet d’une extension au sein du navigateur Web, que les internautes pourront choisir d’installer ou non. Cette extension comprend un moteur de recherche à partir duquel les internautes pourront rechercher un produit donné, et accéder instantanément à la liste des marchands possédant ledit produit. Enfin, les retailers mettront en avant le service sur leur site mais aussi en fin de tunnel d’achat. Reste à savoir si un tel dispositif suffira à rattraper le déficit de notoriété auquel il doit faire face au regard de la popularité d’Amazon Premium.
LES CHIFFRES DE L’E-COMMERCE (source chiffres clés Fevad 2016)
En France
- En 2015, le chiffre d’affaires a progressé de 14 % par rapport à 2014, dans un contexte de consommation toujours ralentie. En 10 ans les ventes sur Internet ont progressé de 675 %.
- CA = 64,9 milliards €
- 835 millions de transactions en ligne en 2015 (+19% par rapport à 2014)
Top 10 des sites e-commerce en France
- Amazon
- Ebay
- CDiscount
- Vente Privée
- Ali Express
- Fnac
- Showroomprive
- Leroy Merlin
- Darty
- La Redoute
En Europe
- L’Europe est le 3e marché e-commerce au niveau mondial derrière la Chine et les États-Unis. Deux tiers des ventes en Europe sont réalisées au Royaume-Uni, en France et en Allemagne.
- CA = 455 milliards € en 2015 (+13% par rapport à 2014)
Dans le monde
- La Chine passe devant les États-Unis et prend le leadership mondial. En matière de e-commerce ramené à la population, le Royaume-Uni est le 1er marché au monde.
- CA = 1 988 milliards € en 2015 (+20% par rapport à 2014)
- La France est au 5ème rang mondial
TRIBUNE SUR FRENCHWEB – août 2015
Pour que l’e-commerce ne devienne pas la chasse gardée d’Amazon, Google Shopping et d’Alibaba
Il y quelques semaines, Amazon fêtait ses 20 ans. En deux décennies à peine, Jeff Bezos a profondément transformé le paysage du commerce dans le monde. Près de 90 milliards de dollars de chiffre d’affaires ; soit 60% de plus que l’ensemble du CA réalisé par tous les e-marchands français (tourisme inclus). Une capitalisation boursière de plus de 250 milliards de dollars ; dépassant celle de Walmart (atteinte courant Juillet).
Sans doute plus de 300 millions de clients à travers le monde ; dont le quart serait membres du service Amazon Premium, appelé Prime au US, qui pour 99 dollars, et 49 euros par an en France, propose notamment la livraison gratuite et illimitée. Voilà pour une partie du décor.
Si tu aimes te faire du mal, ne lis pas «50 shades of Grey», deviens e-commercant !
De l’autre côté, des marques, des retailers, des pure players se retrouvent confrontés à la réalité du e-commerce : des coûts d’acquisition de plus en plus élevés ; un taux de transformation très faible (généralement de 0,5 à 2%) ; un taux d’abandon de panier de 60% (hors tourisme) ; un repeat business ridiculement bas (1,2 à 1,4 chez la plupart des acteurs) ; des marchands qui passent leur temps à « racheter » leurs propres clients auprès de Google, ou de sociétés proposant du retargeting… Mais leur chemin de croix ne s’arrête pas là!
Non seulement la logistique et l’ensemble de la supply chain leur coûte une fortune, mais les clients, quant à eux, deviennent de plus en plus exigeants sur les délais de livraison et sur l’éventail de solutions qu’ils souhaitent se voir proposer. Pour autant, cela ne signifie pas que ces mêmes consommateurs soient prêts à payer le prix de ce service qu’ils considèrent finalement comme une simple commodité. Cela explique sans doute pourquoi les frais de livraison restent toujours la première cause d’abandon de panier. C’est également ce qui motive 87% des cyber-consomateurs*, à systématiquement initier une action pour éviter de payer les frais de port (recherche de code promo, ajout d’un produit au panier…).
Transformer une douleur en levier marketing…
Ce problème de frais de transport est une telle douleur, tant pour les consommateurs que pour les marchands, que la plupart de ces derniers trouvent toujours une bonne raison d’offrir la livraison à leurs clients. Cela représente généralement jusqu’à 75% des paniers. Malgré cela, et bien qu’ils ne fassent que très rarement le calcul, les consommateurs les plus actifs sur le net, c’est à dire près du quart des cyber-consommateurs, ceux qui réalisent plus de 30 à 50 paniers par an, dépensent jusqu’à 200 euros chaque année uniquement en frais de livraison (allez-y faites le calcul pour vous-même, vous risquez d’être surpris!). (…)
Alors si nous ne voulons pas que dans quelques années le commerce soit devenu la chasse gardée d’Amazon, de Google Shopping et d’Alibaba, les marchands et les marques européennes doivent rapidement apprendre à jouer collectif sur quelques sujets, comme le service client, la supply chain et le partage (anonyme) de certaines data au travers de tiers de confiance.
Pour ma part, après avoir fondé une vingtaine d’entreprises, EL’P n’est pas une société de plus, mais bel et bien la structure d’accueil d’un engagement, d’une volonté, d’une ambition, celle de ne pas regarder les GAFA grignoter petit à petit tous les territoires de l’économie de notre pays. Je respecte leur talent, leur audace, leur efficacité, mais pour autant mon admiration ne sera pas passive et béate. Bien au contraire, elle me donne une furieuse envie d’en découdre, certes avec bienveillance, mais avec une volonté sans faille !(…)
Patrick Robin « Amazon Prime Now sera la pierre tombale de nombreux distributeurs français »
Dans sa chronique publiée sur le JDN, Patrick Robin prévient : « attention à force d’attendre le dernier moment pour s’adapter, les retailers traditionnels vont payer très cher leur entêtement à ne rien faire, pour profiter « encore un peu » des méthodes de l’ancien modèle… »
Extraits :
Jeudi 16 juin est une date qui comptera dans l’histoire du Commerce français. Un véritable black Thursday qui a vu le lancement à Paris d’Amazon Now, service permettant aux abonnés Premium d’être livrés à domicile en une heure. Une date à marquer d’une pierre blanche pour les consommateurs parisiens et d’une pierre noire pour de nombreuses enseignes. Une pierre qui, par la redoutable alchimie de Jeff Bezos, pourrait bien se transformer en pierre tombale pour nombre de marques et de distributeurs français.
Cela fait déjà longtemps qu’Amazon impose le rythme et les codes de l’e-commerce. Longtemps que la largeur de l’offre, la qualité du service client, la rapidité et la gratuité de la livraison sont devenus une référence, un standard, voire même une commodité pour des millions de consommateurs. Un standard aussi pour la plupart des e-commerçants, même si tous ne parviennent pas à l’atteindre. Pas par manque de talent loin s’en faut, mais par manque d’audace, de volonté, d’innovation. Comme si cela n’était pas suffisant, les grands marchands sont les victimes consentantes du plus terrible virus qui frappe les entreprises depuis un demi-siècle. Ce poison, c’est le «Encore un peu…». Pour l’illustrer, laissez-moi vous rappeler l’histoire de Kodak et de sa retentissante faillite.
Durant 120 ans, l’entreprise de Rochester fut numéro 1 de la photographie. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elle fut également dans les années 70, une des toutes première à déposer des brevets de photo numérique. Pourtant la société les garda bien sagement au coffre. Pourquoi ?
Parce qu’ils n’y croyaient pas ? Parce qu’ils n’avaient pas su trouver le bon modèle économique ? Non bien sûr ! Ils ont juste voulu en profiter «encore un peu…» !
Profiter «encore un peu…» de leur position (encore) dominante, profiter «encore un peu…» de leur rente de situation, profiter «encore un peu…» de ne pas avoir à affronter les actionnaires, et leur mentir… «encore un peu…».
Depuis près d’un an, avec EasyLife Premium (alternative française à Amazon Premium), je rencontre toutes les grandes marques et les principaux retailers du pays pour leur expliquer à quel point leurs clients sont de véritables héros. Car, comme consommateur, il faut vraiment être un super-héro pour résister à Amazon. Rendez-vous compte :
- Je commande en un clic,
- Je choisi parmi 200 millions de références,
- Je suis livré gratuitement en 24 heures pour peu que je sois membre d’Amazon Premium,
- Je suis livré en moins d’une heure et sept jours sur sept sur Paris si je choisis parmi les 18 000 références d’Amazon Now.
- Et enfin, en cas de problème, je suis immédiatement remboursé ou mon produit renvoyé, sans la moindre discussion.
Qui dit mieux ?
Voilà plus d’un an que j’explique aux plus grandes marques françaises, qu’il est déjà trop tard pour rivaliser seules face au géant de Seattle. Amazon était déjà un concurrent redoutable, Amazon Premium et Amazon Now sont la pelle et la pioche qui enterreront des centaines de marques et d’enseignes qui persistent à croire qu’elles ont encore le temps de bâtir des ripostes isolées. Des centaines de marchands qui, lors de cérémonies secrètes appelées «Codir», psalmodie en coeur la formule magique «Encore un peu…Encore un peu…Encore un peu…».
Encore un peu… de l’ancien modèle «qui génère (encore) 90% de notre CA !» lance-t-ils souvent avec fierté (pas de quoi en être fier justement !),
Encore un peu… de nos bonnes vieilles organisations,
Encore un peu… de ces budgets d’innovation trop faibles,
Encore un peu… de collaborations avec ces entreprises qui nous ressemblent – ce serait tellement risqué de donner leur chance à de jeunes startup innovantes qui ne pensent pas comme nous !
Encore un peu… de manque d’agilité sous le diktat des DSI,
Et surtout, encore un peu… s’arcbouter sur la facturation des frais de livraison sous prétexte que ça coûte cher (ce qui coûte cher, c’est de perdre un client pour toujours) !
Bien sûr, ce n’est pas comme si 70% des abandons de paniers étaient dus aux frais de port ! Ce n’est pas comme si seulement un client sur six repassait une seconde commande chez un marchand. Ce n’est pas comme si les marchands passaient leur temps à racheter leurs propres clients. Ce n’est pas comme si la plupart des marchands offrait déjà les frais de port mais en imposant un panier minimum (technique d’un autre temps – la rentabilité ne se calcule pas sur une commande mais sur la vie d’un client).
Ce n’est pas comme si Amazon Premium avait déjà plus de 3 millions d’abonnés en France à son service de livraison gratuite et express, ou comme si Amazon Now livrait gratuitement ses abonnés en deux heures sur Paris.
Ce n’est pas comme si Walmart et Macy’s, pour ne citer qu’eux, fermaient des centaines de magasin ces 18 derniers mois !
Ce n’est pas comme si certains groupes de la grande distribution avaient publié cette année les plus mauvais résultats de toute leur histoire !
J’arrête là. Je ne souhaite ni endosser le costume d’oiseau de mauvais augure ni celui de «frenchbasher». Soyez en sûr, je préférerais cent fois ne pas voir l’iceberg arriver. Pourtant, je n’imagine pas un seul instant que vous, les grands patrons de marques et du commerce européen, soyez à ce point dans le brouillard que vous persistiez à prendre tout votre temps comme s’il vous en restait, alors que vous êtes déjà sacrément sur la réserve. Et comme vous ne manquez pas de courage et de panache, vous restez sur le pont du Titanic, droit dans vos bottes, faisant jouer la Marseillaise par un orchestre philharmonique en répétant «jusqu’ici, tout va bien… jusqu’ici, tout va bien…» – une variante appartenant à la même famille que «Encore un peu…».
[…]
Il nous reste, ne l’oublions jamais, un atout considérable face à Amazon : la puissance, la diversité et l’attachement des clients aux marques, à vos marques. Alors mettons nos offres de service à niveau, arrêtons de vouloir «gratter» encore un peu de frais de livraison. (Oui c’est un vrai service, sauf que pour vos clients, c’est une douleur et ils détestent ça ! Ils préfèrent encore payer des frais de parking et d’essence, c’est comme ça. Ils sont égoïstes, opportunistes, et… irrationnels, alors n’essayez pas de lutter…) Même si cela peut paraître un vœu pieux, jouons collectif, car les consommateurs veulent du choix et de la simplicité, et repartons à la conquête de nos clients.
Noël est déjà là. Si nous ne faisons rien, Amazon Premium passera sans doute la barre des quatre à cinq millions d’abonnés en France d’ici la fin de l’année. Cinq millions sur les 10 millions de cyber-consommateurs qui représentent plus de 70% du chiffre d’affaires de l’e-commerce français. Ce sera une boucherie. Il y aura du sang sur les murs et des larmes dans les conseils d’administration…. Vous en voulez vraiment «encore un peu…» ?
Article complet ICI
L’avenir du e-commerce, chiffres clés, tendances… C’était au Business Club (podcast)
C’était dans le Business Club de France sur BFM Business Radio
Diffusion jeudi 13/3/14 à 21h | samedi 15/3/14 à 7h | dimanche 16/3/14 à 15h
Au sommaire :
TALK 1 : KOLIBREE lance la première brosse à dents connectée
TALK 2 : LIBERTY & CO : les cadeaux d’affaires sont bons pour le business
NOUVEAU TALK 3 et TALK 4 : Reportage dans les locaux de BazarChic suivi d’un débat sur l’avenir du e-commerce
Pour écouter, réécouter ou télécharger l’émission:
TALK 3 et 4 : DOSSIER E-COMMERCE avec Patrick Robin (Pdt de 24H – Boosket) et François Momboisse (Pdt de la FEVAD)
Nouveau dans le Business Club de France. Désormais, nous vous proposerons un reportage dans une entreprise, chaque semaine. L’occasion d’ouvrir, ensuite, un dossier ayant un lien avec l’activité de l’entreprise. Cette semaine, nous sommes allés « visiter » BazarChic.com. Vous pourrez prochainement écouter ce reportage dans sa version radio et TV.
Avec nos invités, nous analysons l’évolution du e-commerce et les nouvelles tendances et technologies. Nous abordons aussi avec nos invités les nouveaux comportements des consommateurs.
E-ecommerce : La France 3è en Europe
Source FrenchWeb
Ce sont les Anglais qui achètent le plus sur internet, avec 42 milliards d’euros dépensés en 2013.
Selon une étude réalisée par RetailMeNot, les Français sont les troisièmes plus gros consommateurs européens en ligne derrière les Allemands et les Anglais. RetailMeNot estime qu’en 2014, les cyberacheteurs français devraient dépenser chacun 908 euros contre 1267 euros au Royaume-Uni.
La Grande-Bretagne reste le champion de l’e-commerce en Europe. 67% de la population britannique a acheté en ligne en 2013. Les ventes outre-Manche devraient générer au total 53 milliards d’euros en 2014, soit une croissance de 15,8% par rapport à 2013. L’Allemagne talonne la Grande-Bretagne avec 42 milliards d’euros (+22%) et la France ensuite (31 milliards d’euros, +17%).
Su l’Europe reste un peu en retrait sur les achats en ligne (46% de e-shoppers en Europe contre 57% aux USA), l’e-commerce européen croît plus rapidement qu’aux Etats-Unis. Les dépenses restent néanmoins inférieures. Le poids du marché américain est aujourd’hui 49% plus élevé (196 milliards d’euros aux Etats-Unis dépensés en 2013 contre 132 milliards d’euros en Europe).
L’étude prévoit une hausse des ventes en ligne. En 2014, la croissance des ventes en ligne sera 11,9 fois plus élevée sur la moyenne européenne que la croissance des ventes dans le commerce traditionnel. En France, le rythme de croissance de la vente en ligne sera même 17,3 fois plus fort, prévient RetailMeNot.
Modes de paiement en ligne : Les e-shoppers au Royaume-Uni, en France et aux Etats-Unis privilégient la carte de crédit, alors que les Espagnols et les Italiens préfèrent la carte prépayée, tandis qu’en Allemagne, c’est le virement bancaire qui est la pratique la plus courante pour régler ses achats en ligne.
Technologies
Le principal support d’achat sur Internet reste l’ordinateur, 87% des internautes utiliseront l’ordinateur pour leurs achats online. On observe cependant une baisse de 5 points. A l’inverse, l’utilisation de la tablette gagne du terrain (19% des internautes prévoient de faire leurs achats online via leur tablette en 2014 contre 12% en 2013).L’achat via le mobile/Smartphone enregistre une hausse dans une moindre mesure avec +3 points (15% vs 12% en 2013). On note une utilisation plus marquée de ce support d’achat auprès des habitants de la région parisienne (24%).
Parmi les produits qui seront le plus commandés via smartphone, figurent en tête les vêtements/chaussures qui enregistrent une progression très significative de 22 points. En effet, la proportion d’internautes déclarant vouloir acheter ce type de produits a doublé en un an (38% en 2014 vs 16% en 2013). Arrivent ensuite les billets train/avion : 28% (+4%), les billets de spectacle : 24%, les biens culturels physiques : 18% et les parfums/cosmétiques : 18% (en hausse de 8 points).
Tendances :
Internet voit émerger de nouvelles tendances de consommation. En 2013, 10% des internautes ont opté pour le co-voiturage et 6% pour les achats groupés aux producteurs. En 2014, la consommation collaborative va prendre de l’ampleur : 38% des internautes envisagent d’avoir recours à ce mode de consommation en 2014, +19 points par rapport à 2013*. Les jeunes en seront les plus adeptes (51% des 18-24 ans).
Dans le détail, près d’1 sur 4 déclare vouloir effectuer des achats groupés directement aux producteurs (+18 points) et 15% pensent utiliser le co-voiturage en 2014 (+5 points). Arrivent ensuite les locations d’objets entre particuliers (10%, + 7points), le couchsurfing (9%, +6 points) et la location de véhicule entre particuliers (7%, +4 points).
L’avenir
Selon une étude Etude Oxatis – KPMG : Confirmant sa forte croissance en 2013, le secteur du e-commerce, a cru cette année huit fois plus vite que le commerce traditionnel. Avec une progression de 13,5% en France (+1.8% pour le commerce traditionnel), la tendance française confirme la tendance américaine (+13% sur le marché du e-commerce contre +2.5% pour le commerce traditionnel). Facteur important, ce marché est de plus en plus fortement tiré par les TPE/ PME.
→Pour info : il y a en France, environs 120 000 sites marchands actifs et cela a créé plus de 75 000 emplois directs.
Internet a fêté mercredi ses 25 ans ! Sans Internet, pas de e-commerce !
Alors qu’il travaillait dans un laboratoire du Cern, l’organisation européenne pour la recherche nucléaire située en Suisse, le Britannique Tim Berners-Lee a conçu un moyen pour que des scientifiques et des universitaires puissent partager des informations. Il l’a formalisé dans un article le 12 mars 1989, considéré comme l’acte de naissance du World Wide Web.
Dans ce texte, Tim Berners-Lee ne parlait pas encore du World Wide Web mais d’Information Mesh. Il y décrivait un schéma d’architecture client/serveur supportant un ensemble de contenus distribués associés par des liens hypertextes. Avec l’aide d’un ingénieur du centre, Robert Cailliau, il développa un premier navigateur à destination des laboratoires du centre, avec pour objectif de concrétiser sa solution de partage d’informations.
Il y avait une énorme dose d’orgueil dans le projet au départ », raconte à l’AFP Marc Weber, créateur et conservateur du programme sur l’histoire de l’Internet au Musée d’histoire informatique de Mountain View en Californie. « Tim Berners-Lee a sorti de nulle part, sans qu’on lui ait rien demandé, tout ce système de gestion de documents » et au départ ses collègues l’ont « complètement ignoré ». Le scientifique va finalement convaincre le Cern d’adopter le système après avoir démontré son utilité en compilant un annuaire du laboratoire dans un index en ligne.
Si cette technologie a été inventée en 1989, ce n’est que le 30 janvier 1993 que le Cern publie une déclaration autorisant son utilisation gratuite. Et le 30 avril suivant, le Web devenait totalement libre d’accès. « C’est une des plus grandes dates dans l’histoire du Web », expliquait l’an dernier à l’AFP, le responsable du Web au Cern, Dan Noyes.
Vingt-cinq ans après sa création, près de 2,5 milliards d’êtres humains se rendent tous les jours sur la Toile. Ce chiffre semble important, pourtant il ne représente qu’un peu plus d’un tiers de la population de la planète. Article complet sur BFMTV
Patrick Robin veut « rallumer » Paris.
Patrick Robin a signé avec d’autres entrepreneurs Parisiens, une tribune pour « rallumer » Paris qui a été publiée sur HuffingtonPost
Extraits : Nous, habitants de Paris, entrepreneurs de toutes sensibilités politiques, amoureux de cette ville qui nous a tant donné, prenons aujourd’hui la parole pour lancer un cri d’alarme et pour demander aux candidates et aux candidats à la prochaine élection municipale de s’engager à réaliser un bilan indépendant, exhaustif et comparatif de la Capitale et à redonner, sur la base de celui-ci, un nouvel élan avec de réelles et fortes ambitions à notre ville.
Pendant des siècles, la lumière de Paris a éclairé le monde plus que n’importe quelle autre ville.
[…]
Près de cent cinquante ans plus tard, rappeler cela relève du cliché et sans avoir l’imprudence d’affirmer, alors que les derniers indicateurs n’ont pas encore été publiés, queParis a été dépassé, tout le monde s’accorde à dire que Paris a été rattrapé.
[…]
Aujourd’hui, bien que pour paraphraser Maurice Chevalier « Paris sera toujours Paris », Paris attire moins, Paris rayonne moins, Paris enchante moins, Paris inspire moins.
Car Paris doit avant toute chose être au service des talents de ses habitants, jeunes et moins jeunes et de ses nombreux visiteurs. Paris doit s’attacher à lever toutes ses entraves et redevenir un Paris « qui marche » où circulation, propreté et sécurité redeviennent juste « normaux ».
Nous faisons le rêve d’une circulation « normale ». L’impact des embouteillages coûterait à la Capitale la bagatelle de 40% des 5,5 milliards d’euros qui partent en fumée chaque année en France. Un chiffre colossal. […] Il est paradoxal de vouloir restreindre la circulation de façon parfois drastique (par exemple avec la fermeture des voies sur berge) et refuser simultanément de limiter le nombre de véhicules autorisés à circuler dans Paris. Quand le RER B est qualifié « d’arme de destruction massive du tourisme francilien », il est légitime de vouloir demander des comptes. A quand des transports en commun fiables, circulant à des horaires réguliers et avec des capacités adaptées aux horaires? A quand une ville avec des taxis et véhicules de tourisme (VTC) en nombre équivalents à ceux des autres capitales, la pénurie de ceux-ci à Paris étant devenue patente? Embouteillages quotidiens, RER régulièrement perturbés, taxis souvent indisponibles: nous vivons dans un dogme anti-circulation, anti-économique, quasi sadique.
Nous faisons le rêve d’une propreté « normale ». Une ville qui fait respecter ses espaces communs et ses codes et qui donne envie à ses habitants et ses commerçants d’y contribuer également. Une ville où chacune des incivilités qui pénalisent la vie quotidienne de milliers d’autres citoyens (tags, ordures laissées à même le sol, déjections canines mais aussi 2 roues et vélos circulant sur les trottoirs) est aussi vigoureusement et rapidement réprimandée que les dépassements d’horaire de stationnement.
Nous faisons le rêve d’une sécurité « normale ». Une ville qui veille sur ses habitants et ses visiteurs.
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Nous faisons le rêve d’une ville électrique grâce à une politique intelligente et incitative de partenariats publics/privés aussi bien pour les transports en commun, camions, taxis, véhicules individuels que pour les 2 roues électriques. La bascule organisée et progressive vers un tout électrique permettra à terme la couverture du périphérique, rendra l’air meilleur et les décibels plus bas.
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Nous faisons le rêve d’une ville digitale où Paris informe, écoute, dialogue et facilite les échanges avec et entre ses habitants et ses visiteurs. A quand des outils mobiles permettant à chacun de signaler un problème, de poser une question, de proposer un service et de devenir ainsi un acteur de sa ville comme cela est fait avec succès à Chicago avec le service « open-311 »? Paris a besoin de la transparence, de l’innovation et de la réactivité que les technologies digitales apportent déjà à tous les secteurs de l’économie française.
Nous faisons le rêve d’une ville ouverte qui se remette au niveau de ses concurrentes européennes, avec des commerces ouverts en soirée et le dimanche ainsi qu’un accès au métro et aux aéroports dans des horaires étendus. La vitrine de ce nouveau Paris ouvert devant être l’avenue des Champs Elysées.
Nous faisons le rêve d’une ville accueillante avec le rattrapage du retard pris sur la capacité hôtelière. En 2013 Paris n’a quasiment par augmenté son nombre de chambres à la différence là aussi d’autres grandes capitales, restant ainsi une des villes les plus chères d’Europe. En attendant que cette capacité hôtelière s’ajuste à quand la mise en place d’une réglementation innovante et intelligente permettant les hébergements alternatifs?
A Paris, soyons innovants, soyons accueillants, soyons ouverts, soyons réactifs, soyons électriques, soyons propres, soyons sûrs, soyons économes, soyons libres !
En 2014 Rallumons Paris !
Pigeons, moineaux, moutons, dindons : entrepreneurs et gouvernement : où en est-on ? RDV dans le prochain Business Club
Jean-David Chamboredon, directeur du fonds d’investissement ISAI et porte-parole des “Pigeons” annonce la suspension d’activité du mouvement sur les réseaux sociaux à partir du 29 octobre 2012 à minuit… jusqu’au vote du PLF 2013 par le Parlement…
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Pourquoi cette fermeture ? C’était dans Good Morning Business de Stéphane Soumier.
Jean-David Chamboredon
Ce mouvement renaitra-t-il ? Selon un sondage réalisé pour Fiducial près de 80% des dirigeants de TPE déclarent que le mouvement des Pigeons se développera à l’avenir. La raison? Il est jugé plus moderne et efficace par 62% d’entre eux pour faire reculer le gouvernement. C’est ce qui ressort du sondage de l’Institut Think réalisé pour Fiducial, publié le 30 octobre.
Les pigeons plus fort que les syndicats ? La question peut se poser aujourd’hui. Enfin cette étude nous apprend que pratiquement un patron de TPE sur deux juge que les mesures économiques de François Hollande ne sont “ni meilleures, ni moins bonnes” que son prédécesseur.
Alors où en est-on ? « Loin du compte est l’heure reste grave, rien n’a été réglé ! » Nous ferons le point dans le prochain Business Club de France diffusé samedi 3 novembre à 7h et dimanche 4/11 à 15H avec Patrick Robin, président fondateur de l’agence 24H00 qui viendra nous parler du manifeste des entrepreneurs signés par 3000 chefs d’entreprises et qui a été remis au Président de la République (lire plus bas le manifeste en intégralité). Autres invités de ce dossier spécial :
Guillaume Cairou, Pdt de Didaxis, Pdt du club des entrepreneurs et membre de Croissance plus
Et Bertin Nahum (38 ans à la têt de Medtech) élu par le magazine américain Discovery Series 4 e patron le plus révolutionnaire au monde derrière Steve Jobs, Mark Zuckerberg et James Cameron.
TEXTE DU MANIFESTE
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